Une première nord-américaine à Saint-Christophe-d’Arthabaska
Pour la toute première fois, des bulles fusion qu’on retrouve dans les thés aux perles (bubble tea) sont produites en sol nord-américain grâce à une toute nouvelle entreprise, La Bulle Bleue, qui a aménagé son usine de production dans les locaux de Distributions BubbleManic de la rue de la Plage-Beauchesne à Saint-Christophe-d’Arthabaska.
La collaboration entre ces deux entreprises a permis au projet de voir le jour.
La chimie a rapidement opéré entre les deux organisations.
À la suite d’un voyage en Asie, Alexis Poulin et Gabrielle Girard ont découvert le bubble tea. « Coup de foudre immédiat, la texture, le goût, le dessert, les possibilités étaient infinies avec ce produit, a raconté Alexis. On s’est dit qu’il fallait faire de quoi avec ça au Québec. Et on a développé un produit. »
Puis arrive leur rencontre avec l’équipe de Distributions BubbleManiac. « On avait déjà visité Taïwan pour trouver de nouveaux fournisseurs afin d’importer le produit. On est revenu avec un rêve, celui de trouver des collaborateurs, ici, pour être capable de produire des bulles. Ce rêve se réalise aujourd’hui. C’est cool. Ces deux jeunes sont arrivés dans notre bureau comme par magie. Ça a été un fit naturel », a témoigné Patrick Brisson, propriétaire fondateur de Distributions BubbleManiac qui dessert 300 clients, non seulement au Québec, mais partout au Canada.
Cette collaboration arrivait à point, la pandémie ayant fait obstacle à l’approvisionnement. « C’était horrible les délais. Et les coûts d’importation ont triplé, a-t-il souligné. C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à penser à un projet, d’autant que notre fournisseur de Taïwan ne parvenait plus à nous desservir adéquatement. Aujourd’hui grâce à la production locale, on va être capable de développer le marché. »
Un grand travail
La mise en place de l’usine a nécessité beaucoup d’efforts. « On s’est entouré d’une équipe solide afin de produire une bulle de qualité. Nous avons un chimiste et une biologiste qui ont tous deux une grande expérience industrielle en usine. On a travaillé avec des experts et communiqué avec des consultants pour s’assurer que notre bulle fabriquée avec de vrais fruits ait une durée de vie très longue, qu’elle ait une bonne texture. Ce qu’on souhaite c’est qu’elle soit à la hauteur des attentes des Québécois », a exprimé Alexis Poulin.
Sa conjointe Gabrielle Girard a relevé les nombreuses étapes qui ont conduit au produit final. « Beaucoup de temps a été passé sur le développement de la bulle à essayer d’identifier les meilleures saveurs. Et puis, il y a eu la recherche de financement, les travaux de construction dans un bâtiment existant pour rendre les lieux conformes aux normes gouvernementales. Il a fallu aussi acquérir et installer les machines, les équipements », a-t-elle confié.
C’est justement au début de janvier, avec un retard de deux mois, que les équipements leur sont parvenus.
Les 12 employés ont pu recevoir leur formation dès le 16 février et, un mois plus tard, la production commençait.
Depuis cinq semaines maintenant, La Bulle Bleue produit des bulles fusion en six saveurs pour le moment. Le déploiement s’effectuera en deux phases. Dès maintenant, les formats 500 g se retrouvent dans les sept magasins Frank N Tea du Québec (Victoriaville, Trois-Rivières, Drummondville, Sherbrooke, Saint-Hyacinthe, Québec et Saint-Jean-sur-Richelieu).
Et puis les pots d’un kilogramme feront leur entrée graduellement d’ici juin dans tous les magasins à bubble tea.
La Bulle Bleue compte bien continuer à développer. « Notre objectif est de développer 18 saveurs dans les gros formats et 8 saveurs dans les formats de 500 g », a précisé Alexis Poulin.
Éventuellement, l’équipe pourrait prendre de l’expansion. « À 12, on opère trois jours par semaine. Notre objectif serait de doubler la production assez rapidement et d’y aller à raison de six jours par semaine, ce qui ferait doubler l’équipe », signale le copropriétaire.
Pour le moment, toutefois, il s’agit de ne pas précipiter les choses. « Présentement , on prend les bouchées une à la fois, mais avec toutes les demandes que nous avons, on pourrait lancer dès demain la deuxième ligne de production. Cependant, on veut procéder de façon intelligente pour que nos clients soient satisfaits à 100% sans aucun problème », a fait valoir Patrick Brisson.
Conscience environnementale
Le rapatriement au Québec de la production des bulles fusion comporte de nombreux avantages, a soulevé Gabrielle Girard. « Non seulement nous aurons un meilleur contrôle sur l’approvisionnement, mais on sait ce qu’on met dans notre bulle et on sait d’où proviennent les ingrédients. De plus, nos pots et boîtes sont fabriqués au Québec. Et puis, en éliminant complètement le transport, on diminue notre empreinte énergétique. »
La Bulle Bleue a à cœur cet aspect écologique. « On l’incorpore à plusieurs niveaux, notamment avec la réutilisation de l’eau. De plus, on essaie de récupérer le plus possible nos déchets de production pour notre partenaire de Warwick, la Coop Agri-Énergie, qui en fera de l’énergie », a-t-elle fait savoir.
Les autres producteurs de bulles fusion ne se retrouvent qu’en Asie, en Europe et en Espagne.
Mais de l’avis de Patrick Brisson, la Bulle Bleue produit une bulle de qualité supérieure à ce qu’on retrouve ailleurs.
Alexis Poulin l’explique notamment par l’utilisation de vrais fruits. « Il existe une tonne de paramètres sur lesquels on peut jouer. On a travaillé et joué là-dessus, sur les ingrédients aussi. Leur qualité vient fortement jouer sur la qualité du produit. Le nôtre se démarque beaucoup par la pellicule, la texture en bouche. Lorsqu’elle explose en bouche, il y a une profondeur qui fait un peu notre marque de commerce. Et on n’est pas gêné de la quantité (de fruits) qu’on met dans les bulles », conclut-il.
Le montant des investissements n’a pas été révélé, mais le projet a pu compter sur des partenaires comme la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région, Desjardins, la SADC et Investissement Québec.