Une directrice d’école rêve du jour où tomberont les masques

Directrice à la polyvalente La Samare de Plessisville, Danielle Béliveau rêve du jour où nous pourrons en finir avec les masques et la pandémie. Son plus grand espoir est de voir ses élèves reprendre une vie normale dès l’année scolaire 2021-22.

Mais d’ici là, il y a une année scolaire à terminer et la directrice ne cache pas qu’elle s’inquiète un peu pour les résultats scolaires de ses élèves parce que leur réussite passe habituellement par leur motivation d’aller à l’école, une motivation qui a été altérée au cours des derniers mois avec toutes les restrictions qui leur ont été imposées.

«Notre personnel est cependant très présent pour les motiver, pour les aider à rattraper leur retard et pour leur donner du temps supplémentaire pour du tutorat. Ils travaillent fort pour les amener le plus loin possible, malgré les conditions actuelles», a expliqué Mme Béliveau.

Une vie qui a changé du tout au tout

«C’est sûr que la pandémie a eu ses impacts dans une école qui bouge comme la nôtre. Il est évident que cela a changé du tout au tout la vie de mes élèves qui ont été privés de leurs activités parascolaires. Il n’y a pas eu de voyages, pas de SASEC, pas d’humanitaire-communautaire, pas de sport, pas de robotique», raconte la directrice. «Depuis mars 2020, on dirait qu’on est devenu une école plate. Pour nos élèves, ce fut un grand choc à absorber et la démotivation a fini par s’installer.»

«Il ne faut pas se le cacher, nos jeunes ne savent plus quoi faire de leur peau. Certains de nos élèves, par exemple, embarquent leurs pieds dans un autobus scolaire à 7 h le matin avec un masque dans le visage et ne l’enlèvent qu’une dizaine de minutes pour dîner et l’ont toujours dans la face quand ils reviennent de l’école à 17 h 30.»

«Il y a des élèves qui ne se sont jamais vus sans leur masque. Je trouve cette situation tellement triste et désolante. Je pense aussi à mes tout-petits de la maternelle qui ne peuvent se côtoyer entre eux et qui ne m’ont également jamais vue sans mon masque», poursuit-elle. «Je crains que l’on crée une peur de l’autre. J’en suis moi-même rendue à éprouver un malaise quand je vois des gens se serrer dans leurs bras à la télévision. Pourtant, j’ai hâte de pouvoir offrir un câlin à un élève pour lui montrer combien je suis fier de lui.»

Le retour en classe en présentiel temps plein pour les élèves du deuxième cycle au cours des derniers jours a, semble-t-il, remonté le moral des troupes estime Mme Béliveau, même s’ils ont toujours à vivre dans une classe fixe à 32 élèves. «Je pense que 90% de nos élèves étaient contents de cette décision. La formation à distance, une journée sur deux, a eu ses effets déplaisants notamment pour les enseignants qui n’avaient pas le senti ou le lien avec l’élève.»

Rendre la vie la plus normale possible

D’ici la fin de la présente année scolaire, Mme Béliveau mentionne que le personnel et le groupe d’enseignants vont continuer à essayer de leur rendre la vie la plus normale possible avec la mise en place d’activités du genre Bleu Jeans Bleu qui a eu lieu récemment et l’organisation d’un bingo. «C’est sûr que la contribution de 3000 $ de notre député Eric Lefebvre nous a donné un gros coup de main à ce niveau et il y aura d’autres activités à venir d’ici la fin des classes», assure-t-elle.

«Nous allons réinventer notre gala méritas pour que nos jeunes puissent avoir une reconnaissance quand même. Il est presque déjà assuré que nous allons refaire notre collation des grades en tenant compte des mesures sanitaires. Je ne peux cependant pas m’avancer encore s’il pourra y a voir un bal des finissants. Les jeunes aimeraient bien, mais je leur ai dit que ce n’est pas encore le temps d’acheter leur habit ou leur robe parce que je suis loin d’être certaine qu’ils et qu’elles pourront les porter.»

Mme Béliveau précise qu’il y aura une semaine d’examens qui est prévue à partir du 14 juin jusqu’au 22 juin pour donner aux élèves un semblant de vie normale.

Une leçon à tirer

S’il y a une leçon que retire Mme Béliveau de ce triste épisode au coronavirus, «c’est qu’on ne peut rien tenir pour acquis maintenant». «Il y a des choses que l’on a mises en place du point de vue sanitaire et qui vont rester pour plusieurs années. Même chose pour la formation à distance qui pourrait servir pour des élèves qui sont malades.»

«Mais, j’espère qu’il y en a d’autres qu’on pourra finalement se débarrasser comme le port du masque et toutes les autres règles qui empêchent nos adolescents de vivre leur vie. «Le contact physique de trouver son chum, sa blonde, et de l’embrasser dans le coin, ça fait partie de leur vie. Ils en ont besoin. C’est une situation vraiment difficile pour nos jeunes», de conclure Mme Béliveau.