Une dernière séance pour quatre élus

La séance régulière du 2 octobre du conseil municipal de Victoriaville a revêtu un caractère particulier puisqu’il s’agissait d’une dernière pour la conseillère France Auger et les conseillers Claude Brulotte, Denis Morin et Christian Lettre.

Les quatre ont annoncé il y a plusieurs mois qu’ils ne solliciteraient pas un nouveau mandat en vue de l’élection du 5 novembre. Ils ont donc participé, lundi, à leur dernière séance publique.

Une trentaine de minutes de la séance leur a été entièrement dédiée.

Le maire André Bellavance leur a rendu hommage, a répertorié le nombre de comités auxquels ils ont siégé au cours de leur «carrière municipale». Il leur a ensuite donné la parole.

L’«avis» de Claude Brulotte

Claude Brulotte, que le maire a décrit comme étant «rigoureux, passionné, déterminé», a pris un long moment pour faire le bilan de l’expérience extraordinaire qu’il a vécue au cours de ses quatre ans au conseil, de moments à la fois «fantastiques» et «difficiles».

Il a lancé un «avis» aux personnes qui aspirent à une fonction de conseiller. Il faut y mettre du temps et des efforts. La population n’a pas idée, a-t-il dit, de tout le travail accompli par les membres du conseil, une équipe «travaillante et honnête». «J’ai beaucoup d’estime pour vous!», a-t-il ajouté. Il a admis qu’il lui avait été difficile de concilier son travail d’avocat et de conseiller municipal… et qu’il ne possédait pas la patience nécessaire pour être politicien. «Tu fais du bon travail, André», a-t-il poursuivi à l’endroit du maire Bellavance. Le conseil ne pourrait agir sans l’équipe de Martin Lessard, a-t-il enchaîné, rendant un hommage particulier à l’«exceptionnel» Jean-François Morissette, directeur de la gestion du territoire.

«Le» grand bénévole

Conseiller du district numéro 8, Denis Morin mettra fin à douze ans de politique municipale. Le maire l’a dépeint comme engagé et dévoué, affirmant qu’il était probablement «le» grand bénévole du conseil, celui qu’on trouve souvent derrière le bar de quelque festival ou activité.

M. Morin réserve son bilan pour l’émission Conseillers en action. Reste qu’il a d’abord remercié les citoyens de son quartier qui lui ont fait confiance depuis 2005. Il dit partir avec le sentiment du devoir accompli. Il a aussi remercié le personnel municipal, déboulonnant au passage cette idée que «les employés ne travaillent pas». Parlant de ses collègues qui sollicitent un nouveau mandat, il a dit espérer qu’ils soient réélus pour mettre à profit leur expérience au service de la Ville.

Le bien de la Ville

France Auger, dont le maire a souligné l’humanité, l’écoute, la rigueur et l’intégrité, a dit avoir passé 12 belles années au conseil municipal, elle qui avait été élue au siège qu’occupait son défunt mari, Roger Paquet. Elle a parlé du professionnalisme des employés municipaux, disant que les élus recevaient souvent les hommages alors que, derrière, «eux et elles» avaient travaillé à l’élaboration de telle ou telle politique. À l’instar de Claude Brulotte, Mme Auger a aussi fait allusion aux discussions, aux avis divergents que les conseillers et conseillères pouvaient avoir. «Il n’est pas nécessaire de s’obstiner sur la place publique», a-t-elle dit. Elle a rappelé que c’est l’ex-maire Roger Richard qui invitait les élus à s’élever au-dessus de leur chaise de conseiller de quartier pour penser au bien de la Ville.

Le record de Christian Lettre

Le conseiller Christian Lettre s’attend à un «petit choc» à abandonner la politique municipale qui a occupé 26 ans de sa vie (élu à Arthabaska en 1991), un record, dépassant les 24 ans du conseiller André Lemieux dans Arthabaska (1948-1957 et 1960-1975). Le maire Bellavance a souligné que M. Lettre était sorti vainqueur d’un plus grand nombre d’élections (sept) que lui-même, ajoutant que s’il s’était présenté de nouveau, il l’aurait sûrement encore emporté.

Ce sont la «sagesse, le professionnalisme, la bonne humeur» de Christian Lettre qui lui ont valu d’assurer la mairie intérimaire entre le départ du maire Alain Rayes et l’élection d’André Bellavance.

Le «doyen» des conseillers a remercié les gens de son quartier, le personnel municipal en partant du DG, louant la qualité «indéniable» de leur travail. De ses collègues, il a salué le «grand respect». Il estime que Victoriaville n’a rien à envier à d’autres villes, que son slogan «santé urbaine» la définit bien, tant pour la qualité de vie que pour son économie.