Un seul CIUSSS pour deux régions : «déception»

VICTORIAVILLE. Les maires de Drummondville et de Victoriaville n’auront finalement pu convaincre le ministre Gaétan Barrette d’allouer un Centre intégré de santé et de services sociaux en propre au Centre-du-Québec. Adoptée sous bâillon, la Loi 10 crée un seul Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) pour les deux régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec. «Déception!», résume le maire Alain Rayes.

Déçu, mais pas surpris, le maire Rayes dit qu’encore la semaine dernière, son homologue de Drummondville, Alexandre Cusson était retourné à la rencontre du ministre de la Santé pour une ultime tentative.

Vaine démarche… comme l’a été cette demande d’une rencontre avec le premier ministre, Philippe Couillard.

«Le ministre a pris son droit. Maintenant, il faut travailler avec tous les intervenants pour s’assurer d’une juste représentation du Centre-du-Québec au CIUSSS.»

Ce qui déçoit tant le maire de Victoriaville, c’est que, en matière de santé, «ce» gouvernement ne reconnaît aucunement la région centricoise. «On n’a jamais senti de réelle écoute, ajoute M. Rayes. On a l’impression que, comme élus en région, on se fait imposer une structure, qu’on a à répondre à des technocrates, pas à notre population.»

Avec les négociations imminentes en vue d’un nouveau pacte fiscal, le «gouvernement aura une dernière chance de nous montrer qu’il considère les municipalités et les régions», affirme encore le maire Rayes.

Représentation équitable

Même si le ministre Barrette aurait assuré le maire drummondvillois qu’il y aura équité dans la représentation des deux régions tant au conseil d’administration (si la présidence est mauricienne, la vice-présidence sera centricoise, par exemple), qu’à la direction du futur CIUSSS, Alain Rayes nourrit encore certaines inquiétudes.

«Je n’ai pas d’inquiétude quant aux soins qui seront offerts à notre population. Je m’inquiète toutefois pour le rôle social que jouent nos organismes communautaires, nos résidences pour personnes âgées. Qui va prendre les décisions? Pour offrir des services de qualité, il faut de l’argent et des ressources. Pour le ministre Barrette, tout semblait n’être qu’une question de médecins et d’hôpitaux.»

Et ce serait, selon lui, à la lumière de ces seules considérations que les maires Cusson et Rayes n’auraient pas obtenu l’appui des maires de Nicolet et de Bécancour. «Ils croyaient, à tort, que leur population devrait se déplacer vers Drummondville ou Victoriaville si nous avions eu un Centre intégré au Centre-du-Québec», soutient le maire Rayes.