Un projet, des coups de pinceau, un élan vers l’emploi

VICTORIAVILLE. Il y a dans cette nouvelle murale «Pacifique Action» un message de sensibilisation à l’intimidation, plusieurs séances de remue-méninges, beaucoup de travail, plus d’un million de coups de pinceau. Mais aussi et surtout il y a dans cette murale, la démarche au terme de laquelle les dix participants ont eu l’occasion de se découvrir des compétences qu’ils ne se soupçonnaient pas.

La murale, représentant une scène où un garçon tend la main à un autre dont on devine qu’il est intimidé par un troisième, a été créée à l’École secondaire Le boisé de Victoriaville où elle sera beaucoup vue, puisque apposée tout à côté de l’auditorium.

Ce projet collectif a été conçu et réalisé par dix hommes et femmes participant au parcours «Un travail à ma mesure» qu’offre Accès travail.

Il s’agit du deuxième projet du genre, l’autre étant celui du Marché des kiwis d’un groupe à Warwick qu’on a rendu public il y a quelques semaines.

Une des participantes au projet victoriavillois, Josiane Daigle, a raconté comment avait surgi cette idée – parmi tant d’autres – de créer une murale de sensibilisation à l’intimidation. Tous les participants se sont découvert un dénominateur commun. Tous, à des degrés divers et sous diverses formes, ont vécu de l’intimidation, de la discrimination.

Et ils ont réalisé que le plus souvent, ces violences se manifestent chez des jeunes de 9 à 12 ans.

Les participants ont su s’entourer pour réaliser leur œuvre, lançant un appel aux écoliers des classes de cinquième et de sixième année de l’École Monseigneur-Milot, le directeur, David Sylvain, leur ouvrant en quelque sorte la porte. Les enfants ont proposé des dessins et c’est celui de Guillaume Angers – le fils de l’enseignante Claire Lagacé – qui a été choisi pour être transposé sur le mur.

Artiste et enseignante, Pascale Savard a guidé les coups de pinceau et de spatule des participants… Dix-huit rencontres, 57 heures de travail, a-t-elle calculé. Mais un immense plaisir à accompagner le groupe où des liens de confiance se sont aussi dessinés.

L’estime de soi passe souvent par l’estime sociale, a dit Josée L’Heureux, directrice générale d’Accès Travail. Et par cette murale, les participants contribuent à leur communauté, comme jamais ils croyaient pouvoir le faire.

Outre la murale, on a également imprimé des affiches qu’on pourra placarder en divers lieux et distribué des parchemins aux écoliers afin de leur donner des solutions pour riposter à l’intimidation, des solutions pacifiques on s’en doute.

La création de l’œuvre est à la fois un aboutissement, mais il n’est pas la finalité du parcours qu’ont entrepris les participants désireux de se fixer des objectifs de vie, comme l’a dit la jeune maman France Paul Madore.

Après cette expérience collective, chacun prendra son «relais vers l’emploi», avec le soutien d’Accès Travail. Grâce à leur expérience collective, ils seront en mesure de faire le bilan de leurs compétences.

La coordonnatrice du projet, Marie Goulet, a profité du dévoilement pour remercier les nombreux partenaires, rappelant que le projet est soutenu par le Fonds régional de l’alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale du Centre-du-Québec.