Un peu du Cégep de Victo dans l’application DOCTR

TECHNOLOGIE. Il y aura un petit peu du cégep de Victoriaville dans cette application mobile DOCTR favorisant la recherche d’une urgence ou d’une clinique sans rendez-vous.

Les trois finissants auraient trouvé une ingénieuse solution pour régler un problème de l’application lancée en juillet dernier par quatre jeunes développeurs de la région de Montréal.

L’un des concepteurs, Stéphane Boyer, explique que l’outil de recherche d’une urgence ou d’une clinique n’offre, jusqu’à maintenant, que des distances à vol d’oiseau. «Ce qui n’est pas précis et ne tient pas compte de la réalité. On ne voudrait pas, par exemple, diriger un utilisateur de la Rive-Sud vers la Rive-Nord alors qu’il n’y a pas de pont où il se trouve.»

Les trois collégiens, Stéphane Boucher, Seydou Haidara et Marc-André Perreault, supervisés par leur enseignant André Poisson, ont réussi à résoudre ce problème en créant une solution «précise, rapide… et moins coûteuse que Google Maps!».

«Leur travail est d’une telle qualité», s’extasie M. Boyer qui, avec deux de ses collègues, s’est rendu à Victoriaville la semaine dernière à la rencontre des étudiants pour prendre connaissance de leur solution.

L’enseignante Carine Croteau est à l’origine de ce projet de collaboration entre les créateurs de DOCTR et les collégiens. «Ayant entendu parler de notre application dans les médias, elle était entrée en contact avec nous», raconte M. Boyer, jeune entrepreneur de 28 ans, également conseiller municipal à Laval.

L’éventualité d’un projet de fin d’études s’était alors esquissée. Les étudiants ont mis deux mois à créer leur solution qui, croit encore le cofondateur de DOCTR, pourrait servir à d’autres applications.

La solution des collégiens de Victoriaville s’intégrera bientôt à l’application mobile de DOCTR. Actuellement, l’outil de recherche permet de repérer les taux d’occupation de 87 urgences et quelque 3000 cliniques sans rendez-vous.

Stéphane Boyer indique que dans quelques mois, avec DOCTR, on pourra trouver tous les hôpitaux du Québec et aussi le temps d’attente des urgences de chacun, selon la catégorie de patients. L’application sera aussi disponible en version Web.

En créant cette application, les jeunes développeurs souhaitent «générer de l’efficacité» dans l’accès au système de santé.

Bien sûr, reconnaît M. Boyer, l’outil sera plus utile entre les mains d’un utilisateur d’un grand centre urbain à qui s’offrent plus de possibilités en termes d’urgences et de cliniques que dans une région comme la nôtre où il n’y a qu’un hôpital.

«Mais même à Montréal, beaucoup de cliniques ne sont pas ouvertes la fin de semaine. Celles qui le sont ont des horaires différents les unes des autres. Avec l’application, il est plus facile de s’y retrouver», observe le cofondateur de DOCTR.

Stéphane Boyer ajoute que l’application pourrait détourner beaucoup de patients de l’urgence vers les cliniques. «Évidemment, on ne réglera pas le problème du manque de médecins!»

Ayant également appris que de 10% à 20% des rendez-vous pris dans une clinique sont annulés à la dernière minute, DOCTR pourrait devenir interactif. Cela parce qu’il permettrait à un patient qui en fait la demande d’obtenir ces temps de consultation délaissés par d’autres.

Les concepteurs de DOCTR, voulant maintenir la gratuité de leur service, ont entrepris des démarches auprès du gouvernement du Québec, arguant que s’ils peuvent diriger des patients vers une clinique plutôt que vers l’urgence, c’est le réseau de la santé qui économise. «Parce que la condition de 60% des patients qui se retrouvent à l’urgence pourrait être traitée dans une clinique», note encore Stéphane Boyer.