Un nouveau genre littéraire pour Maureen Martineau

L’écrivaine de Tingwick, Maureen Martineau, a obtenu une bourse de 14 000 $  du Conseil des arts et des lettres du Québec (en partenariat avec les MRC d’Arthabaska, Drummond et les municipalités de Bécancour, Drummondville et Victoriaville) pour un projet littéraire intitulé «Sangs mêlés, notes de voyage en terre abénakise».

Celle qu’on connaît désormais pour ses «polars» change donc de style littéraire pour ce projet qu’elle réalisera en collaboration avec Réjean OBomsawin et Jacinthe Laliberté d’Odanak. C’est après une rencontre avec Réjean OBomsawin afin d’en savoir plus sur la différence entre les droits de chasse et de pêche des autochtones et des non autochtones que l’idée a germé. «La conversation a rapidement bifurqué vers le fait qu’au Centre-du-Québec, on en connaît bien peu sur la communauté abénakise», explique Maureen en entrevue.

«Beaucoup de préjugés perdurent sur les pseudo-privilèges liés aux droits conférés par la «loi des Indiens», aux revendications territoriales, aux prérogatives de chasse et pêche. Nous en savons peu sur l’occupation ancestrale de notre région par ce peuple», note l’écrivaine.

Celle-ci s’est adjoint le chef spirituel et historien Réjean OBomsawin. Il est une véritable référence sur l’ethnologie autochtone et sera une mine d’information afin de s’assurer que tous les faits abordés dans le livre sont exacts.

Le livre prendra une forme hybride, c’est-à-dire qu’il mélangera faits historiques avec un récit de fiction pour lier le tout. «Une fiction documentaire avec des nouvelles. Ça pourrait ressembler à un magazine avec des photos», ajoute Maureen. Un style qui permettra de toucher le public centricois et jeter des ponts entre les deux cultures.

Le livre permettra aussi de documenter ce peuple selon un autre point de vue puisque la littérature, actuellement, provient majoritairement de chercheurs anglophones ou d’abbés, avec leur perception.

C’est la maison d’édition La Petite Barque (Véronique Pepin) qui s’occupera du livre qui sera imprimé à 400 copies. Plusieurs d’entre elles se retrouveront dans les bibliothèques municipales de la région, mais également auprès des écoles secondaires et collèges (par l’entremise des professeurs d’histoire). «On veut une large diffusion», souhaite l’auteure.

Maureen Martineau peut aussi compter sur la collaboration de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville. «Je vais même y faire une résidence (quelques matins) afin de regarder tout ce qu’il y a sur le sujet, notamment la négociation territoriale avortée qu’il y a eu à Victoriaville», note-t-elle. Aussi, elle visitera tous les lieux qui seront évoqués dans le récit dont les vestiges du Laurentian Club (Parc de la Mauricie) ou les mines abandonnées de la région de Mégantic.

Un projet qui devrait durer une année complète. La recherche devrait se dérouler jusqu’à la fin de l’année 2017, le manuscrit déposé à la fin du mois de juin pour un lancement  à l’automne 2018.

Maureen Martineau est très enthousiaste face à ce projet d’écriture qui va la plonger dans un autre genre littéraire. «Il faut dire que j’aime les nouvelles. Je suis en amour avec ce genre qui est intense et court», apprécie-t-elle.