Un jardin autofertile pousse à Tingwick

Même s’il en est à ses premiers balbutiements, le Grand jardin autofertile commence à pousser, grâce aux bons soins d’Action environnement Tingwick.

Il s’étendra sur une superficie de 30 par 100 pieds, tout juste entre l’école et l’immeuble abritant le service de garde et la bibliothèque, tout près de l’édifice municipal et du Sentier des pieds d’or. Déjà, l’organisme formé de bénévoles a commencé à détourber le terrain, à élever les buttes et à déterminer les emplacements des différents fruits, légumes, herbes, fleurs et plants qui y trouveront place. Un grand projet citoyen rassembleur qui donnera à Tingwick un beau potager collectif, un lieu d’apprentissage et de rassemblement, des récoltes, tout cela sans un entretien intense, puisque le jardin sera autofertile et biologique.

Quatre autres municipalités de la MRC d’Arthabaska se lancent également dans cette même démarche. Il s’agit de Saint-Samuel (porteuse du projet), Sainte-Hélène-de-Chester, Saint-Rémi-de-Tingwick et Sainte-Élizabeth-de-Warwick. Chacune doit allouer un terrain et assumer le coût d’achat des matériaux et des plants sélectionnés. La SADC contribue également tout comme la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie (TIR SHV). Cette dernière fournit aux bénévoles une formation de cinq jours ainsi qu’un suivi.

Grand jardin autofertile de Tingwick

À Tingwick, une trentaine de bénévoles se sont approprié le projet initié par Action environnement. Parmi eux, on retrouve la présidente, Lise Ricard, ainsi que Maureen Martineau. Les deux femmes ne tarissent pas d’enthousiasme face à ce jardin qui prend tranquillement vie et qui bousculera un peu les façons habituelles de faire du jardinage. D’ailleurs, actuellement, elles suivent toutes les deux la formation en ligne pour apprendre comment aménager ce jardin.

Il faut savoir qu’un jardin autofertile s’inspire de la permaculture. Il s’aménage donc à partir de matériaux de la nature, ce qui créé un écosystème biodiversifié qui ne nécessite ni engrais ni herbicide. En fait, il utilise les alliés du sol ainsi que l’environnement pour se réguler. «Et il produit 15 fois plus avec un minimum d’entretien et une économie d’eau», indiquent les deux femmes.

Le jardin utilise des buttes ainsi que des arceaux ce qui permet une culture en trois dimensions. Le positionnement des plants est primordial afin de créer un environnement propice et éviter les maladies et autres aléas. Des petits étangs, qui attirent des insectes et autres bestioles ailées, viennent également jouer un rôle dans le cycle du potager. Tout cela agréablement aménagé faisant en sorte qu’il sera sympathique de venir y voir pousser les aliments cultivés et, lorsqu’ils seront prêts, à en faire l’autocueillette. «La conception est critique. Il faut disposer les plants afin qu’ils interagissent», explique Lise. Par exemple, pour chaque plant de bleuet, il y a aura de chaque côté de l’ail et de la ciboulette qui aideront à la pousse. Et chaque plant doit avoir trois fonctions afin d’être admis dans le jardin.

Le projet inclut également une partie éducative, pour les enfants et les adultes qui viendront découvrir comment fonctionne ce jardin «pour paresseux» et le recréeront peut-être à la maison. «On veut que les gens y circulent et posent des questions», souhaitent Lise et Maureen. En plus de la partie potager, le groupe a décidé d’ajouter une trentaine d’arbustes, de part et d’autre du potager, pour ainsi créer un tout un peu plus grand et complet. Pour ce faire, Action environnement Tingwick a obtenu des fonds de la TIR SHV. D’ici trois ans, le Grand jardin autofertile devrait, en plus, être autonome.

Un autre grand projet de l’organisme

Même s’il est en place seulement depuis 2019, Action environnement Tingwick a déjà de grands projets à son actif. Parmi eux, notons la mise en place, en septembre 2019, du Frigo collectif qui permet de redistribuer des surplus alimentaires et éviter le gaspillage, notamment grâce à la collaboration du marché IGA de Warwick. Depuis l’été dernier, Artha-Récoltes vient aussi alimenter ce réfrigérateur accessible à tous, de surplus maraîchers. Même les gens du coin viennent le remplir de légumes qui ont poussé dans leurs potagers et qu’ils ne consommeront pas.

Un projet qui est maintenant bien connu et apprécié des citoyens qui n’hésitent plus à venir y chercher des aliments. «C’est un grand succès et maintenant facile à gérer», indique Maureen Martineau. C’est dans le même objectif alimentaire que le groupe s’est lancé dans la création du Grand jardin autofertile.