Un geste de beauté pour un confiné

Yvon Lazure habite Saint-Rémi-de-Tingwick depuis plusieurs années. En ces temps de confinement, l’homme de 84 ans a voulu donner de l’espoir en peignant une ancienne antenne parabolique qu’il a installée bien en vue dans sa cour.

Tout dans son oeuvre, intitulée «Il était une fois… l’espoir», a une signification. «La forme arrondie suggère qu’elle englobe la terre entière. Au premier plan, la clôture oblige au confinement. Derrière elle, arbustes, arbres matures et bouleaux représentent autant d’enfants, d’adultes et d’aînés privés de liberté. Leurs branches sont nues, car l’âme ne peut pas s’épanouir quand rôde un inconnu si puissant… À l’arrière-plan, les montagnes, nos gouvernements, tentent d’arrêter la progression de cet ennemi invisible. L’espoir réside dans le centre de la pièce, dans ce soleil levant qui symbolise une armée de chercheurs à l’œuvre. L’étoile qui les surplombe est si intense qu’elle brille même en plein jour afin de leur servir de guide dans leurs recherches pour trouver un remède à ce fléau», décrit-il.

Il a utilisé cette vieille antenne, qu’il destinait préalablement à devenir un bassin pour oiseaux. «Elle a exactement 2 mètres de diamètre, soit la distance qu’il faut garder avec les autres», a-t-il expliqué au téléphone.

Il a demandé à son voisin de lui acheter de la peinture à métal de couleur bleue, rouge et jaune (les couleurs primaires). Il avait déjà du blanc et du noir et a fait lui-même ses couleurs.

M. Lazure a commencé à créer son œuvre à la fin du mois de mars et y a travaillé une cinquantaine d’heures, inspiré par son sujet. Son antenne améliorée est désormais installée à l’extérieur de chez lui et il a même ajouté des lumières pour le soir. «C’est encore plus beau», fait-il remarquer.

Si son œuvre est terminée, il a l’intention d’en faire une autre qui viendra la compléter. Il s’agirait d’une pancarte, mais un peu plus sombre. Il a bien espoir que tout va bien aller, comme on entend partout, mais est un peu indigné d’avoir été mis de côté simplement à cause de son âge. «J’ai 84 ans, mais je suis en pleine forme. Je vais encore bûcher», a-t-il expliqué lui qui considère, dans toute cette histoire, qu’on n’avance pas. Originaire de Montréal, où il a longtemps travaillé, il a encore cette ville dans le cœur, comme il le dit lui-même, et est bien découragé de voir que l’épidémie ne semble pas freiner de ce côté.