Un clin d’œil à son père et à son grand-père

VICTORIAVILLE. C’est un «clin d’œil» à l’histoire, surtout à son père Jean et à son grand-père Yvon, décédés l’un en 2010, l’autre en 2008, que François Thibeau révèle que son entreprise, Les Breuvages Appalaches, revient en quelque sorte dans la famille Coca Cola.

Et elle y revient d’une manière différente de l’époque où elle embouteillait et distribuait les produits de la multinationale.

En partenariat avec Gaudreau Environnement, Les Breuvages Appalaches récupère canettes, bouteilles de verre et bouteilles de plastique de toute la gamme des produits de Coca Cola.

«Je viens de signer pour le territoire de la Beauce alors que je détenais déjà les territoires de Victoriaville et sa région, d’Asbestos et de Thetford», se réjouit François (Frank) Thibeau.

Il faut remonter le cours de l’histoire de l’entreprise victoriavilloise pour comprendre la portée de ces contrats que vient de décrocher Les Breuvages Appalaches. D’ailleurs, l’entreprise suit la vague en troquant son appellation contre celle de BVA Environnement et immobilier. C’est ce nom que l’on peut voir sur les camions du jeune homme d’affaires de 37 ans.

Dans l’ouvrage Portrait de famille publié par Claude Raymond en 2000, on retrace les grands moments de l’histoire de l’entreprise.

Le nom des Breuvages Appalaches a surgi dans le décor victoriavillois en 1983. L’entreprise elle-même existait bien avant. En 1948, Jean-Baptiste Monfette d’Asbestos, distributeur de Coca Cola, avait ouvert, rue Marchand à Victoriaville, une usine d’embouteillage. J.F. Manville l’avait acquise en 1951 et l’avait installée, en 1958, dans un édifice neuf, au 925, rue Notre-Dame Ouest. Yvon Thibeau en est devenu le propriétaire en 1961. Les activités d’embouteillage y ont cessé en 1994.

Dix ans plus tard, en 2004, Jean Thibeau devait renoncer à la distribution des produits de Coca Cola. C’était l’année même où il perdait la vie, le 26 décembre, lors d’un accident de motoneige.

L’édifice de la rue Notre-Dame Ouest a longtemps été identifié à Coca Cola. Il subsiste et constitue le volet «immobilier» des Breuvages Appalaches abritant des locataires comme Irenode et Zone chasse et pêche à l’avant, de même qu’Eau de source Everest et Café Appalaches des entreprises créées par les Thibeau et qu’exploitent Louis-Pierre (autre fils de Jean Thibeau) et Pierre Gagnon.

Lorsque l’entreprise Les Breuvages Appalaches a cessé de distribuer les produits Coca Cola, François Thibeau a perdu son emploi. Il le recycle, pour ainsi dire, redonnant une autre mission à l’entreprise de son père et de son grand-père.

Ces permis de recyclage (une rareté au Québec, selon lui) qu’il décroche chez Coca Cola lui permettent de recruter des sous-traitants puisque l’entreprise n’embauche pas de personnel comme c’était le cas à l’époque.

Musicien de formation, s’étant frotté au monde du marketing grâce à son groupe de punk rock U.Seed, Frank Thibeau se dit fier de ramener le prestigieux branding de Cola Cola dans l’entreprise qu’il a héritée de son père.