Un an de pandémie : et l’alimentation dans tout ça?

Les habitudes alimentaires des Québécois ont eu tendance à s’améliorer légèrement au début de la pandémie, mais qu’en est-il des douze derniers mois? Les chercheurs du Centre de recherche Nutrition, santé et société (NUTRISS) de l’Université Laval feront prochainement l’analyse de la première année complète de la pandémie pour déterminer ses effets sur les habitudes alimentaires.

Il y a un an, le projet NutriQuébec a pris une tournure inattendue. En marche depuis déjà plusieurs mois pour mesurer les habitudes alimentaires de participants, le projet a pu mettre une marque au calendrier, à la mi-mars 2020, pour analyser les effets d’une pandémie sur cet aspect de la vie des gens. Quelque 850 personnes se sont prêtées au jeu en listant leur menu de la veille, lorsqu’elles étaient sollicitées de façon aléatoire.

Deux hypothèses étaient sur la table. «Quand on a commencé ce projet-là, on était naïfs et peut-être plus optimistes en se disant que les gens allaient manger à la maison et mieux, explique le directeur scientifique Dr Benoît Lamarche. À la lecture de la littérature, on pouvait quand même être pessimistes. Certains disaient que ça allait être terrible pour l’alimentation.» C’est cette deuxième hypothèse qui a été retenue.

Les premiers résultats portant sur le premier confinement, de mars à mai, ont démontré à la surprise générale que la qualité de l’alimentation s’était légèrement améliorée.

Ce qui pourrait fausser les données, c’est que les participants à l’étude sont déjà intéressés par l’alimentation et, selon le Dr Lamarche, ont un bagage qui leur permet de s’adapter peut-être mieux aux changements provoqués par la pandémie et les confinements.

Même si les chercheurs ont essayé de rejoindre un éventail plus large de participants, «les gens plus vulnérables ou défavorisés ne sont pas encore dans notre projet, alors on ne les a pas mesurés. Les gens plus vulnérables, et il y en a beaucoup, vont plus souvent utiliser les banques alimentaires».

Avec le prix des aliments sains à l’épicerie, il est probable que les personnes défavorisées n’aient pas amélioré leur alimentation.

La Voix de l’Est