Trois candidats confrontés aux enjeux communautaires

Trois candidats, Eric Lefebvre de la Coalition avenir Québec (CAQ), Jacques Daigle du Parti québécois (PQ) et William Champigny-Fortier de Québec solidaire (QS) ont répondu, jeudi matin, à l’invitation de la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs (CDCBF) pour échanger sur ses  enjeux et ses préoccupations.

Une fois de plus, l’absence du candidat libéral Pierre Poirier a été remarquée et vivement dénoncée. «C’est inacceptable, un grand manque de respect du parti qui était au pouvoir», s’est indigné le candidat Eric Lefebvre. «Un mépris à l’égard des gens», a fait savoir le candidat Jacques Daigle.
Cela dit, les candidats se sont présentés à la trentaine de personnes. Eric Lefebvre s’est montré près du milieu communautaire de par ses diverses implications depuis près d’un quart de siècle.

Provenant du milieu étudiant et écologique, William Champigny-Fortier a eu à travailler avec des groupes communautaires au fil du temps.

Issu du milieu ouvrier, Jacques Daigle a côtoyé la pauvreté et pour le PQ, l’État a l’obligation de s’occuper des plus démunis et d’offrir un meilleur financement et des meilleures conditions au milieu communautaire.

Au cours de la rencontre tenue à la Place 4213 et qui a duré un peu plus de 45 minutes, les candidats se sont exprimés à partir de cinq questions que leur a adressées la coordonnatrice de la CDCBF, Chantal Charest.

Une trentaine de personnes ont assisté à la rencontre, jeudi matin. (Photo www.lanouvelle.net)

Concernant les éléments du programme de leur parti touchant les actions pour le monde communautaire, le péquiste Jacques Daigle a confié que, contrairement aux libéraux qui ont coupé dans les ressources, son parti «a fait le choix de financer le milieu communautaire.» Il a parlé d’une enveloppe de 200 millions $ par année pour supporter le communautaire dans son développement et d’une somme de 11 millions pour la réfection d’édifice.

La CAQ, a souligné Eric Lefebvre, s’engage, non pas à financer le communautaire par projet, mais plutôt financer la mission des organismes. Et il faut, selon lui, retrouver l’équité puisque la région n’obtient pas sa juste part du gâteau au niveau budgétaire.

William Champigny-Fortier de QS estime «qu’il faut renverser la vapeur à la suite du mépris libéral» avec une enveloppe, la première année, de 260 millions de dollars. «On verra ensuite selon les besoins», a-t-il dit, tout en exposant un projet-pilote que son parti souhaite mettre de l’avant au sujet d’un revenu minimum garanti.

Les trois candidats, par ailleurs, ont promis d’agir face au sujet des personnes aux prises avec une déficience intellectuelle ou avec le trouble du spectre de l’autisme qui se retrouvent, à 21 ans, dans une impasse de service.

«Ces personnes, ce sont les grands oubliés. Il est difficile de constater l’abandon de l’État», a souligné le caquiste Eric Lefebvre touché personnellement par cette question.

Questionnés à savoir comment ils allaient soutenir le Restaurant populaire qui cherche à obtenir une reconnaissance et un financement du CIUSSS MCQ, aucun candidat n’a véritablement pu répondre, si ce n’est Eric Lefebvre, le député sortant, qui a travaillé sur ce dossier. «Il y a une proposition sur la table, il y a une piste de solution, mais je ne veux pas entrer dans les détails des négociations entre le Restaurant populaire et le CIUSSS», a-t-il dit.

Alors qu’un travail bien rémunéré constitue, de l’avis de la CDCBF, une réponse à la pauvreté, Jacques Daigle du PQ et William Champigny-Fortier de QS ont notamment plaidé pour une hausse du salaire minimum à 15 $, pour des emplois adaptés dans la fonction publique pour les personnes handicapées et les immigrants, entre autres.

Pour sa part, Eric Lefebvre de la CAQ estime plutôt que l’augmentation du salaire minimum se fasse graduellement. «Et bonne nouvelle, l’économie va bien. Des emplois existent, il y a une pénurie de main-d’œuvre», a-t-il rappelé, citant en exemple «L’Autre Fabrik», à la Place Rita-St-Pierre qui intègre des gens en emploi.

Dans sa conclusion finale, le candidat Lefebvre a dit souhaiter pouvoir conserver ce privilège de représenter les gens à l’Assemblée nationale. «Je veux vous aider du mieux que je peux», a-t-il dit, tout en félicitant ses deux adversaires et se réjouissant des idées échangées avec respect et sans attaque au cours des quatre débats auxquels ils ont pris part.

William Champigny-Fortier a profité de la conclusion pour faire connaître davantage certaines mesures avancées par son parti qui souhaite des CLSC ouverts en tout temps, un fonds culturel de 30 millions pour les régions, 50 000 logements sociaux et une politique contre le harcèlement sexuel et psychologique. «Il est important, a fait valoir le jeune candidat, que les citoyens et les groupes s’impliquent et fassent pression sur les élus pour qu’ils respectent leurs engagements. Il faut être créatif dans les mobilisations.»

Pour sa part, Jacques Daigle a confié que son parti faisait du monde communautaire une priorité. «C’est un milieu fondamental pour aider la population», a-t-il soutenu, tout en soulignant certains engagements quant à l’augmentation de logements sociaux, de places dans les centres de la petite enfance (CPE) et du pouvoir d’achat des familles. «Nous devons mieux financer la mission des groupes communautaires pour l’avenir», a-t-il conclu.

Le mot de la fin est revenu à l’animatrice Chantal Charest. «Nous avons des attentes importantes en regard du rehaussement du financement des groupes communautaires, a-t-elle dit aux candidats. C’est fondamental, car tout ce qu’on fait, on le fait à bout de bras. Il faut que ça arrête. Alors, on compte sur vous et sur votre appui.»