Triple mariage pour les sœurs Monette… 33 ans après en avoir rêvé

C’est un euphémisme que de qualifier les Monette de «famille tissée serré». Les trois sœurs, Sylvie, Linda et Josée, se sont mariées le même jour, les deux dernières avec les frères François et Michel Boisvert, la première avec Nicolas Paré. Triple mariage qu’a célébré Bertrand Lavallée de l’organisme Le Nouveau Penser le 24 février dernier à Victoriaville.

Ce n’est qu’après avoir convenu d’organiser la triple cérémonie que les sœurs se sont remémoré ces moments où toutes jeunes encore, elles s’adonnaient à ce que Linda appelle leurs «délires d’enfants».

Elles se souviennent qu’assises par terre «en indien», elles jasaient de leur futur, se taquinaient, rêvassaient du jour où elles prendraient mari.

Sylvie, l’aînée, imaginait un homme aux yeux bleus, alors que les deux autres recherchaient un mari aux yeux pers comme les leurs.

«Parce que tu es la plus vieille, tu auras le plus vieux», lui disait Linda, la benjamine. «Non, j’aurai le plus jeune et tu auras le plus vieux», lui répliquait Sylvie. «Et moi?», s’inquiétait Josée. Linda lui avait alors prédit que son amoureux aurait un frère et que ce dernier tomberait en amour avec elle.

Trente-trois ans plus tard, elles ont, sans trop s’en apercevoir, réalisé leurs «délires d’enfants».

En fait, Sylvie, Josée et Linda, maintenant âgées de 48, 46 et 39 ans, vivent avec leur conjoint depuis quelques années. Vingt-trois dans le cas de Linda et de François, treize pour Sylvie et Nicolas, trois pour Josée et Michel. Toutes ont trouvé le compagnon imaginé. Elles n’en parlent pas comme de «princes charmants», mais «d’hommes dévoués et protecteurs», précise Sylvie.

Famille tissée serré, disions-nous? La décision d’un triple mariage a été dictée par plusieurs considérations familiales.

Bien sûr que c’est par amour que les trois couples ont voulu officialiser leur union, créer un événement unique. Il y a longtemps que Linda et François, parents de quatre enfants, parlaient mariage. Sylvie et Nicolas avaient même «magasiné» leurs alliances il y a dix ans. C’est la plus jeune des sœurs Monette qui, il y a un an et demi, proposait un triple mariage à ses deux sœurs. «Ça a été un déclic pour nous», soutient Sylvie.  «On était déjà bien ensemble», disent Josée et Michel, lesquels habitent à Saints-Martyrs-Canadiens dans le voisinage de Linda et François… et des parents Monette. Seul le couple que forment Sylvie et Nicolas habitent à l’extérieur de la région, à Weedon, plus précisément.

C’est beaucoup en raison de l’âge des parents Monette, Diane (Legris) et Roger, que les trois sœurs ont convenu d’organiser une seule célébration. Linda explique que leur mère, aujourd’hui âgée de 80 ans, avait déjà perdu la sienne au moment de son mariage. «On voulait s’assurer qu’elle puisse assister au mariage de chacune de ses filles.»

Et puis, raconte encore Linda, c’est en août prochain que les parents Monette célébreront leur 50e anniversaire de mariage.

À partir du moment où la date du triple mariage a été fixée, que le lieu (la Place 4213) a été choisi, de même que le célébrant, les trois sœurs ont travaillé fort pour préparer l’événement. Les hommes y ont mis du leur lorsque leurs talents étaient sollicités.

Des faire-part jusqu’au livre d’or, en passant par les centres de table, les coffrets pour les alliances, le babillard, le tableau où Linda a pyrogravé une pensée, les bouquets des mariées, tout, tout a été confectionné de leurs mains. Il n’y a que les fameux papillons qu’on avait bricolés qui ont raté leur envol, dit Michel en souriant.

Même s’il s’agissait d’un triple mariage, il n’y avait pas foule à la cérémonie qu’on souhaitait intime… et émouvante. «Un grand bonheur», s’exclame Michel. De voir M. Monette accompagner chacune des filles vers son amoureux revêtait toute une symbolique, racontent les nouveaux mariés.

Eh oui, il y a longtemps qu’on plaisantait sur le fait que la dot coûterait cher aux parents de trois filles. «On avait toujours dit qu’il ne s’agirait que d’une dot séparée en trois!»

Les nouveaux mariés ont eu une pensée pour les mères de Nicolas et des frères François et Michel, toutes deux décédées. «C’est comme si on avait été guidés par elles», dit encore Linda.

Tout au long des préparatifs, Sylvie dit que chaque problème qui survenait trouvait sa solution presque par magie. Même le jour du mariage, réunies dans deux chambres du Z Plaza les sœurs ont pu, à la toute dernière minute, trouver maquilleuse et coiffeuse parmi les amies des filles de Linda.

Les mariés ont même pu dénicher un vin dont le goût s’apparentait au seul que Mme Monette aimait jadis. Et ce vin s’appelait «Ménage à trois, folie à deux»!

Ce triple mariage émaillé de moments de «grande intensité» contribuera à tisser d’autres liens familiaux. En riant, les sœurs disent que c’est un anniversaire de mariage qu’aucun ne pourra oublier!