Tribunal jeunesse : réaménagement majeur réclamé par le Barreau d’Arthabaska

Le Barreau d’Arthabaska réclame du gouvernement du Québec de procéder rapidement à un projet de réaménagement majeur du Tribunal jeunesse au palais de justice de Drummondville.  Il s’agit d’une priorité pour le Barreau d’Arthabaska regroupant plus de 250 avocats, selon le bâtonnier André Y. Komlosy.

Ce projet pourrait nécessiter le déménagement de la direction régionale de Services Québec située dans le même bâtiment que le palais de justice, bâtiment qui relève de la responsabilité de la direction immobilière de la Société québécoise des infrastructures.

«La direction régionale des services judiciaires du Centre-du-Québec/Estrie, de qui relève le palais de justice de Drummondville, nous a avisés, le 10 janvier dernier, que le projet est bien connu au sein de cette organisation et que, conformément aux règles en matière de gestion immobilière, les projets sont priorisés en tenant compte des travaux requis dans l’ensemble des palais de justice et points de service de la province.  Nous avons appris que le projet cité en rubrique serait actuellement classé en sixième position.  Cela ne nous donne toutefois pas de garanties de sa réalisation à court, moyen ou long terme.  C’est pourquoi nous avons adressé une demande officielle au ministre responsable du Centre du Québec, André Lamontagne, afin de nous appuyer dans nos démarches», a indiqué le bâtonnier Komlosy.

Ce dernier rencontrera d’ailleurs prochainement le ministre pour discuter de ce dossier qui a fait l’objet d’échanges avec le bureau de comté du ministre depuis quelques mois.  «Nous sommes satisfaits de ces échanges et la rencontre avec le ministre nous permettra de poursuivre les discussions.  Il nous apparaît toutefois essentiel que ce projet puisse se réaliser rapidement», a ajouté le bâtonnier Komlosy.

En effet, les activités du Tribunal jeunesse du palais de justice de Drummondville sont en constante hausse depuis quelques années passant de 1353 dossiers en 2016 à 1447 dossiers en 2019, bien que dans ce dernier cas, le nombre risque d’être plus élevé puisqu’il s’agit de la période couvrant le 1er janvier au 30 septembre 2019; il manque donc trois mois.

Pour comparer avec d’autres palais de justice couvrant un bassin de population équivalent à Drummondville, à Granby, on parle de 421 dossiers en 2016 et de 694 en 2019.  À Trois-Rivières, avec un bassin de population du double de celui de Drummondville, on parle de 952 dossiers en 2016 et 1376 dossiers en 2019.

«Au-delà de cette croissance majeure et du volume important de dossiers qui va se poursuivre, nous constatons que les installations actuelles du Tribunal jeunesse du palais de justice de Drummondville sont trop vétustes ou tout simplement inadéquates. Ces dernières se doivent d’être adaptées aux besoins actuels et futurs auprès d’une clientèle parmi les plus démunis de notre société, les jeunes. Il nous apparaît inconcevable, par exemple, qu’il n’y ait pas d’espaces exclusifs pour la clientèle jeunesse afin d’éviter les mélanges de clientèle (jeunes vs adultes) ou qu’il n’y ait pas de cellules de détention jeunesse», a précisé le bâtonnier. André Komlosy  rappelle d’ailleurs que la mission du Barreau d’Arthabaska est, entre autres, d’assurer la protection du public dont les jeunes qui sont parmi les plus vulnérables de notre société.

La Barreau d’Arthabaska a d’ailleurs profité du passage de la Commission Laurent à Drummondville, le 15 janvier, pour parler de ce projet à la présidente de la Commission, Régine Laurent.  La Commission souhaite avoir les avis des intervenants concernant, notamment, la gouvernance et les conditions de pratique.  Cela touche à l’organisation et à la gestion du système, à la relation entre les acteurs institutionnels ainsi qu’à l’environnement de travail et aux conditions de pratique des professionnels œuvrant auprès des jeunes.  Pour le Barreau d’Arthabaska, le projet de réaménagement majeur du Tribunal jeunesse du palais de justice de Drummondville tombe exactement dans ce périmètre.

«Il nous apparaît que le contexte actuel se prête très bien à la réalisation de ce projet, tant en termes d’actions concrètes à poser dans le cadre des travaux de la Commission Laurent, qu’en terme budgétaire où le gouvernement du Québec dispose d’une bonne marge de manœuvre financière», a conclu le bâtonnier Komlosy.