Transition énergétique : la tournée d’Hydro s’arrête à Victo

À l’occasion de sa tournée québécoise, le vice-président, stratégies et développement d’Hydro-Québec, Mathieu Johnson, a fait une halte à Victoriaville, mardi après-midi, pour rencontrer et échanger avec des élus, des maires, des représentants du milieu économique et environnemental du Centre-du-Québec.

Près d’une quarantaine de personnes ont répondu à l’invitation et ont pris part à ce moment d’échanges au sujet du plan d’action 2035 de la société d’État et de la façon d’atteindre les objectifs fixés.

L’accélération des efforts de transition énergétique se traduit par une augmentation de la demande en électricité, a rappelé Mathieu Johnson. « Il faut donc avoir un plan pour faire face à cette augmentation de la demande et pouvoir y répondre. Ce plan d’action vient détailler les actions qu’on compte mettre en œuvre pour répondre à la demande », a indiqué le représentant d’Hydro-Québec en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net. 

Ce plan prévoit notamment la façon d’augmenter la production, mais aussi les moyens pour maintenir et améliorer la qualité des services aux consommateurs. « Il est aussi important d’aider les consommateurs et nos clients à mieux consommer parce que lorsqu’on est en mesure de réduire à la source l’intensité de la demande, cela permet de réduire les investissements requis pour augmenter la production », a fait valoir M. Johnson.

Le vice-président, stratégies et développement, note que le plan d’action accorde une large place à la collaboration et au dialogue. « C’est justement dans cet esprit-là que s’inscrit la tournée qu’on a entreprise partout au Québec. Nous allons à la rencontre des communautés locales pour que soit mieux comprise cette transition énergétique et économique et pour constater comment elles voient la matérialisation et le déploiement des solutions qu’on veut mettre en place. On veut voir aussi comment on peut mieux collaborer », a énoncé Mathieu Johnson.

Par cette tournée des régions, Hydro-Québec, en rencontrant élus, associations régionales, communautés autochtones et organisations à portée nationale, souhaite obtenir une bonne lecture de son plan d’action et un maximum de rétroaction.

« On en est à peu près à mi-chemin dans notre processus de dialogue et de consultation », a fait savoir M. Johnson.

Ouverture et volonté de contribuer

Questionné sur les échanges survenus lors de sa rencontre à Victoriaville, Mathieu Johnson évoque notamment l’adhésion des intervenants au projet de transition énergétique. « Ils embarquent. Les municipalités, les MRC, les associations comme la Chambre de commerce, ont répondu à l’appel. Non seulement ils nous ont donné une rétroaction comme on le souhaitait, mais ils ont aussi été en mode solution de façon très constructive. Devant le défi de la transition énergétique, ils ont prêts à se retrousser les manches, conscients que tous doivent mettre l’épaule à la roue. J’ai senti cette envie de collaborer et de trouver des solutions avec Hydro-Québec », a-t-il confié.

Les représentants centricois ont cependant dit souhaiter une plus grande proximité avec Hydro-Québec et une révision des façons de faire en matière de collaboration.

Si chaque région a ses propres réalités et particularités, le vice-président, stratégies et développement, a cependant relevé un élément commun qui émane de chaque rencontre. « L’ouverture et la volonté de contribuer, expose-t-il, ce qui est très rassurant et énergisant pour nous parce que la transition énergétique représente un très grand projet qu’Hydro-Québec ne peut réaliser seule. On sent dans les rencontres une volonté de mettre l’épaule à la roue. C’est positif. »

Ce qui ressort des rencontres ne restera pas vain, assure Mathieu Johnson. « L’objectif en présentant le plan d’action, c’était d’avoir une première version du plan, mais on annonçait que nous allions consulter et effectuer une tournée parce qu’il y a des solutions intéressantes qui émergent et auxquelles on n’avait pas nécessairement pensé ou intégré dans notre plan. Ce plan évoluera. On effectuera une rétroaction au terme de l’exercice et nous déterminerons les ajustements à apporter », précise-t-il.

Reste que les objectifs du plan d’action sont fort ambitieux. A-t-on bon espoir de les atteindre? « Avec les discussions qu’on a, on ne peut qu’augmenter notre niveau de confiance, répond-il. C’est très rassurant de voir les gens embarquer dans le projet. Ils veulent trouver des solutions, ils se relèvent les manches pour faire face aux défis difficiles, mais en travaillant ensemble, on sera en mesure d’y arriver. »

Quand on l’interroge sur le plus gros défi, selon lui, Mathieu Johnson rétorque qu’il y a plutôt trois importants défis auxquels il faut s’attaquer de front en même temps.

En premier lieu, la qualité du service aux clients.  « On doit s’assurer que la qualité soit satisfaisante et qu’on l’améliore. Ça passe par des pannes moins nombreuses, des délais de branchement plus rapide et une interaction avec Hydro-Québec qui soit fluide et simple », énonce-t-il.

En matière de consommation, Hydro-Québec peut mettre en place des conditions, proposer des incitatifs, inviter les gens à adopter de bons comportements de consommation, à privilégier l’efficacité énergétique, à acheter des équipements performants et efficaces. « Mais le consommateur a son rôle à jouer. C’est lui qui a le pouvoir en ce domaine en adoptant les bons comportements de consommation », signale le représentant de la société d’État.

Avec les années et les campagnes de sensibilisation, Mathieu Johnson observe une amélioration à ce chapitre. « Oui, la situation s’améliore, on a de belles avancées d’efficacité énergétique, de gestion de la consommation au bon moment de la journée, ce qu’on appelle la gestion de la pointe, avec nos programmes en efficacité énergétique. Ça nous encourage beaucoup, mais il faut en faire plus et on a l’intention de capitaliser sur cette belle lancée pour maximiser le potentiel de l’efficacité énergétique au niveau de la consommation. »

Enfin, le troisième défi en est un de société : l’augmentation des capacités de production. « Il faut en discuter, il faut impliquer le plus rapidement et le plus tôt possible les communautés locales dans l’élaboration de ces projets-là parce que ce sont les milieux d’accueil qui vont vivre avec ces infrastructures », conclut-il.