Transgenres : nos écoles font preuve d’ouverture

À la Commission scolaire des Bois-Francs (CSBF), on adopte une approche personnalisée pour tous les élèves qui vivent des questionnements ou des transitions d’identité sexuelle. L’adaptation des écoles aux élèves transgenres ou non binaires ne se fait donc pas de façon unilatérale, mais bien à l’aulne des désirs et besoins de chacun.   

Les commissions scolaires du Québec ne sont pas laissées tout à fait à elle-même en ce qui concerne les mesures à mettre en place dans leur réseau. Guides, cours et documentations produits par le ministère de l’Éducation circulent depuis quelques années afin d’outiller les écoles pour bien réagir avec cette réalité qui se révèle.

Jasmine Rochette, directrice des services éducatifs à la CSBF, explique qu’une personne ressource est mandatée à l’échelle régionale afin de gérer tout le dossier concernant la violence et l’intimidation dans les écoles. La question de l’identité et de l’orientation sexuelle relève également de ce professionnel qui achemine l’information pertinente aux commissions scolaires. Cette courroie de transmission entre le gouvernement et les institutions scolaires favorise, entre autres, l’accès à des formations adaptées aux différents membres du personnel des écoles. La sensibilisation et la conscientisation apparaissent donc comme les premières étapes à franchir pour accueillir tous les jeunes sans discrimination.

Cas par cas

«C’est sûr que chaque école s’ajuste aux circonstances et accompagne les élèves et parents de façon individualisée, puisqu’on ne parle pas d’un nombre énorme de situations. Or, toutes doivent être considérées et nous y sommes sensibles», explique Mme Rochette.

Bien qu’il n’y ait pas de règle nette établie, le respect et l’accompagnement sont de mise. «Les psychologues, psychoéducateurs et techniciens en éducation spécialisée sont très au fait et sont là pour soutenir à la fois les élèves et les parents», dit-elle. Dès qu’une situation est nommée, des mesures facilitantes sont adoptées par les écoles. Par exemple, lors de la transition d’un élève d’une identité sexuelle vers une autre, il pourra être accommodé en ayant accès à des toilettes autres que celles identifiées pour les garçons ou pour les filles. «On s’assure d’installer des conditions favorables. Des interventions peuvent aussi avoir lieu dans des classes, et ce, toujours avec l’accord des parents et de l’élève concernés», affirme Mme Rochette. Ainsi, on privilégie les actions concertées en restant à l’écoute des attentes exprimées.

La Commission scolaire des Bois-Francs ne fait que suivre le courant de la société, pense la directrice des services éducatifs. «Les écoles s’adaptent bien à ces réalités-là, comme pour tout événement où l’on accompagne des élèves. On fait preuve d’ouverture et d’attention dans toutes sortes de situations», confirme-t-elle.

Dans l’éventualité où le père et la mère refusent de soutenir leur enfant dans une démarche de transition d’identité sexuelle ou dans d’autres dossiers d’ordre identitaire, les spécialistes du milieu scolaire peuvent intervenir en douceur, même avant que le jeune atteigne ses 14 ans. «Il y a aussi des organismes, comme le Groupe de recherche et d’intervention sociale (GRIS), qui peuvent être recommandé pour guider les parents», exemplifie-t-elle. Dans tous les cas, la CSBF s’assure que l’appui proposé atteint des standards précis, c’est-à-dire qu’il est adéquat et comble réellement les besoins.