Toujours des inquiétudes autour des lampadaires au DEL

La salle du conseil, encore ce mois-ci, était bondée. Bien des citoyens ont manifesté, une nouvelle fois, leurs inquiétudes vis-à-vis la technologie, le concept de ville intelligente, la 5G et l’éclairage au DEL.

Ayant choisi de s’établir à Victoriaville « parce que c’est beau, chaleureux, avec l’esprit d’un gros village », Tamara Bergeron a pourfendu le concept de ville intelligente et craint que Victoriaville n’emprunte cette voie. « La ville va perdre son identité, sa personnalité. Les villes intelligentes suivent toutes le même canevas. On va devenir comme une franchise technologique qui suit l’agenda 2030. Comme une franchise de « fast food ». Toute la même affaire », a-t-elle exprimé, tout en faisant valoir les risques que représentent les solutions technologiques. « On ne veut pas perdre notre qualité de vie, notre chez nous, notre sécurité.  On ne veut pas que notre ville devienne une franchise du concept de villes intelligentes sans âme où tout est géré et contrôlé par la technologie », a-t-elle exposé.

Le maire Antoine Tardif a tenu à remettre les pendules à l’heure. « On va mettre les choses claires, a-t-il précisé. On a tous profondément de l’attachement pour notre ville, on veut que ce soit une ville qui nous représente et qui répond à nos besoins. Une ville dont on est fier. »

Le premier magistrat a dit constater la naissance de ce mouvement d’inquiétudes avec le changement de l’éclairage au DEL. « L’appréhension que vous avez, c’est qu’on installerait des caméras pour partager des informations. Mais, vérifications faites, il n’y a pas de 5 G d’installer dedans. Il n’y a pas de caméras. Il n’y a aucune intention du conseil d’aller au-delà de changer l’ampoule pour avoir un meilleur éclairage au sol et réduire notre consommation d’énergie. Je veux juste vous rassurer qu’il n’y a rien d’autre que ça », a-t-il soutenu.

À savoir, comme le réclamait une dame, Guylaine Tremblay, si la Ville prévoyait la tenue d’une rencontre au sujet des villes intelligentes, le maire a fini par dire qu’il en prenait bonne note. « On pourra voir », a-t-il dit, tout en insistant pour assurer que la Ville n’allait pas se servir de l’éclairage au DEL pour capter des informations de la vie privée des citoyens.

« Je vous le confirme, et je suis très honnête, j’ai fait les vérifications avec nos équipes pour vous arriver avec cette certitude ce soir .Je n’ai aucunement cette intention, ni personne au conseil. On est rigoureux dans les appels d’offres qu’on fait, dans les installations qu’on réalise dans nos infrastructures. Là, je ne sais pas ce que je peux vous dire de plus », a indiqué le maire Tardif.

« Pouvez-vous nous le garantir? », a demandé une femme dans la salle. « Je vous le garantis », a-t-il répondu.

Une autre citoyenne, Noëlla Girouard, a interrogé les élus à savoir pourquoi il fallait remplacer les lampadaires même les plus récents. « Pourquoi aussi être si pressé et les changer dans un court laps de temps sans attendre leur fin de vie », a-t-elle questionné.

Antoine Tardif a énoncé quelques raisons, l’éclairage moins agressant et l’économie d’énergie. « On a cette ambition de réduire notre consommation d’énergie le plus rapidement possible. »

Il y a aussi que la Ville profite d’un programme subventionné en vertu d’une entente avec la Fédération québécoise des municipalités. Et le projet doit être réalisé d’ici la fin de 2023, ou au plus tard, au début 2024, a fait savoir le directeur général Yves Arcand.

Quant à la question de gaspillage soulevée par la citoyenne, le maire de Victoriaville a assuré avoir obtenu la certitude que les lampadaires allaient être récupérés qu’ils ne seraient pas envoyés à l’enfouissement.

Le maire Tardif, en réponse à une intervenante et à sa question sur les antennes 5 G, a soutenu qu’aucun déploiement de la 5 G ne figurait dans le projet de la Ville. « Ça n’a aucun lien. Et je vous confirme qu’il n’y a pas non plus de biométrie faciale dans le système qu’on propose. »

À un moment, Antoine Tardif a invité à la confiance. « Vous pouvez venir et poser vos questions. On peut passer la soirée à y répondre, mais mes réponses ne vous satisfont pas. Vous demeurez suspicieux, soucieux, mais un moment donné, il va falloir se faire confiance. C’est ma parole contre la vôtre. »

Tout de même, à la fin, le maire a remercié les citoyens pour leur présence et leurs questions, disant espérer avoir répondu à certains questionnements.

Il les a aussi encouragés, au besoin, à communiquer avec les différents services de la Ville s’ils ont des interrogations quelconques. « On est là pour y répondre, on est surtout là pour ne pas laisser en plan des interrogations que vous pourriez avoir, car les décisions qu’on prend et nos réponses sont sincères. »