Taxe carbone : le plan des conservateurs favorise les pétrolières et non l’économie, dit Greenpeace

Réagissant au programme qui préconise de taxer les Canadiens chaque fois qu’ils achèteront du carburant à base d’hydrocarbure, l’organisation critique «un plan qui promet de faire moins que les libéraux au moment où on a désespérément besoin de faire plus».

«Au moment même où la crise climatique exige que les gouvernements prennent des bouchées doubles, sans grande surprise, les conservateurs proposent d’abaisser la barre. Ce plan plaira aux pétrolières, mais ne placera pas le Canada et notre économie sur une trajectoire garantissant un avenir sans carbone», a expliqué le responsable de la campagne Climat & Énergie chez Greenpeace, Patrick Bonin.

Le plan «agir pour l’environnement» du Parti conservateur prévoit de facturer le carbone aux consommateurs chaque fois qu’ils achèteront des produits à base d’hydrocarbure. Les fonds recueillis seront déposés dans un compte d’épargne pour la réduction du carbone (CERC) et pourraient être utilisés à des fins personnelles de service écoénergétique comme l’accès aux transports en commun ou aux véhicules électriques. «Ce compte est excessivement compliqué à gérer et probablement inefficace», selon un communiqué.

«Les conservateurs sont incohérents en proposant d’affaiblir la tarification carbone d’une manière qui accroît la bureaucratie et transfère l’argent des plus démunis vers les plus riches, tout en prétendant défendre les travailleurs et s’opposer à une bureaucratie trop lourde», a soutenu M. Bonin.

Proche des producteurs pétroliers

Dans son communiqué, Greenpeace a noté que le plan conservateur était arrimé aux demandes politiques de l’Association canadienne des producteurs pétroliers à savoir une subvention publique pour la captation et le stockage du carbone, une norme moins exigeante et aucune mention de la réglementation sur le méthane ou d’autres réglementations sur l’industrie pétrolière et gazière.

Elle a dénoncé la proposition d’un prix du carbone «plus bas et moins efficace», des règlements «moins nombreux et moins exigeants» et davantage d’échappatoires comme les crédits compensatoires qui permettraient à l’industrie pétrolière de continuer à polluer.

L’organisation a critiqué «l’engagement du Parti à travailler avec les provinces et à ne pas leur imposer de mesure, après que la Cour suprême a expliqué pourquoi il était important que le gouvernement fédéral assume le leadership».

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