La Sûreté du Québec se fait rassurante

PAR PIER-OLIVIER GAGNON – Du côté de la Sûreté du Québec, on perçoit la réorganisation en cours d’un autre œil. Au moment où des policiers dénoncent l’épuisement professionnel dont plusieurs sont victimes, on révèle que dans les régions desservies, il n’y a pratiquement pas d’augmentation du taux d’absentéisme, soit moins de 1% lors des deux dernières années.

«Oui, il y a eu plusieurs changements, mais c’est pour bonifier le service aux citoyens, qui est la pierre angulaire. On veut vraiment assurer une meilleure desserte sur tout le territoire. Cette réorganisation n’amène aucune perte d’emploi. Par contre, il y a un réaménagement des effectifs qui doit se faire selon le contrat de travail. En tout temps nous avons les effectifs nécessaires pour assurer la sécurité du public, et ce, sans compromis», affirme le lieutenant Jason Allard, porte-parole de la Sûreté du Québec.

L’organisation reconnait que l’absentéisme fait partie de la réalité de toute organisation publique ou privée. Une problématique que doit gérer la Sûreté du Québec sur une base quotidienne.

«C’est une réalité aussi chez nous, mais il n’y a aucune augmentation marquée du taux d’absentéisme et des congés de maladie en Estrie, au Centre-du-Québec, en Mauricie ou dans Lanaudière. Cette situation n’affecte naturellement pas la desserte policière», promet M. Allard.

La Sûreté du Québec admet toutefois qu’il s’agit d’une priorité de réduire l’absentéisme au travail et rappelle avoir mis de l’avant des mesures, dont l’optimisation de suivi, des outils de prévention, des groupes de travail et autres actions qui permettent de réduire ce phénomène.

Le corps policier assure être sensible aux préoccupations des policiers et au travail effectué sur le terrain, même si certains changements peuvent causer de la frustration.

Malgré les déclarations formulées par les policiers, la SQ rapporte ne pas être en manque de personnel.

«On est toujours en embauche; il y en d’ailleurs constamment. Il n’y a pas eu de gel d’embauche non plus. Actuellement, on procède à la redistribution des effectifs et ça va se poursuivre dans les années à venir. On tente toujours d’atteindre le nombre de policiers que nous pouvons avoir dans notre organisation».

Jason Allard rappelle que le but de la réorganisation des postes de la Sûreté du Québec et la venue des centres de service a pour effet de libérer les policiers des tâches administratives pour avoir plus d’effectifs sur le terrain. De plus, M. Allard précise que la réorganisation des horaires est bénéfique pour les policiers.

«Il y a vraiment une volonté d’avoir un bon service à la clientèle, mais aussi d’avoir les effectifs nécessaires en tout temps. On veut avoir la bonne quantité de policiers au bon moment. On n’a pas besoin d’avoir autant de policiers la nuit qu’à l’heure de pointe le jour. Les nouveaux horaires nous permettent une meilleure flexibilité et une adaptation est en train de se faire. Évidemment, on va s’adapter si nécessaire».

Icimédias a tenté d’obtenir les réactions du président de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ), mais le syndicat a préféré ne pas commenter.