Stage humanitaire : une expérience qui va les suivre toute leur vie

Depuis une vingtaine d’années déjà, des élèves de secondaire 4 et 5 de la polyvalente La Samare de Plessisville participent à des stages humanitaires à l’étranger. Leurs quatre missions prévues en 2023, au Pérou et au Guatemala, sont en voie d’être réalisées alors qu’un dernier groupe d’élèves se trouve au Guatemala jusqu’au 27 août.

Animateur semi-retraité à la polyvalente La Samare, Mario Fortin revient justement du Guatemala où il a accompagné l’un des deux groupes de secondaire 4, du 26 juin au 12 juillet dernier.

« L’idée derrière ces projets humanitaires est de permettre à nos jeunes élèves de vivre une expérience de solidarité et de partage dans un pays en voie de développement. C’est aussi de leur faire vivre une expérience d’immersion dans une autre culture et les confronter à des réalités et des valeurs qui sont différentes de celles qui prédominent nos pays occidentaux », avance-t-il.

« Au Guatemala, il y a un orphelinat qui s’appelle Homar Shalom situé à Sumpango, une petite ville de 30 000 habitants à une heure de la capitale Guatemala (ville). C’est là que nous amenons nos jeunes de secondaire 4. Nous avons d’ailleurs participé aux balbutiements de cet orphelinat fondé par le prêtre de Thetford Mines (Roger Fortin) il y a plus de 20 ans », raconte Mario Fortin.

Le centre accueille aujourd’hui plus de 50 orphelins et sert d’école pour plus de 400 jeunes. « C’est une œuvre qu’on supporte chaque année en amenant de l’argent de la Marche du pain (6000 $ cette année) et en aidant sur place à la construction et aux agrandissements de l’orphelinat. Cette année, nous avons fait, entre autres, de la peinture et brassé beaucoup de ciment pour monter un mur qui servira éventuellement à l’aménagement d’une nouvelle salle pour permettre aux élèves de l’école de se rassembler à l’intérieur. Nous avons de plus fait beaucoup de jardinage », précise M. Fortin. « De plus en plus, nous voulons aussi aider à se développer les petits villages très pauvres du voisinage qui sont dépourvus en eau potable de même qu’en soins de santé et d’éducation. »

M. Fortin mentionne que le groupe actuellement au Guatemala vit les mêmes activités que celui qu’il a accompagné plus tôt cet été. « Pendant la semaine, nous participons aux travaux et vivons à l’orphelinat, mais nous en profitons aussi la fin de semaine pour participer à diverses activités culturelles. Par exemple, nous avons visité la ville d’Antigua qui est renommée touristiquement et nous avons fait l’escalade du volcan Pacaya. »

 

De la préparation

 

La participation à des stages humanitaires nécessite beaucoup de préparatifs. « Nous recrutons nos jeunes à l’avance et les impliquons dès leur secondaire 3 dans divers projets de bénévolat (Marche du pain, souper spaghetti, tirages, etc.) pour recueillir des fonds et nous permettre de vérifier leur capacité ou intérêt à vivre une telle expérience », de poursuivre M. Fortin. « Nous les préparons au niveau de la langue alors qu’on les fait participer à des cours d’espagnol et ils sont appelés à faire des recherches sur le pays dont ils se préparent à se rendre. »

« Nos jeunes prennent également part à un camp de groupe parce qu’il faut aussi les outiller à pouvoir régler les conflits qui peuvent survenir lors d’un tel défi qui consiste à vivre 17 jours, tous ensemble, dans un contexte hors pays », de poursuivre l’animateur.

 

Du positif

 

M. Fortin estime en bout de compte que cette expérience est très positive. « Elle leur fait prendre conscience des inégalités entre les pauvres et les riches. Ils apprennent à être reconnaissants de ce qu’ils ont. C’est une belle école de vie où ils apprennent à s’ouvrir aux autres, à gérer des défis personnels et à sortir de leur zone de confort. Je dis toujours que chacun à son Pacaya à gravir », laisse-t-il entendre en faisant référence au volcan précédemment mentionné.

M. Fortin croit que c’est une expérience qui va les suivre toute leur vie. « Le grand punch de ce projet-là au bout du compte, c’est que ce sont nos hôtes qui nous en apportent plus au niveau des valeurs et de la richesse humaine et que nos jeunes en ressortent avec beaucoup d’apprentissages. Tous ces jeunes vivant dans des milieux défavorisés, que ce soit au Guatemala ou au Pérou, nous en apportent beaucoup en termes de la façon dont on voit la vie. On sent que ce projet a un impact dans la vie de nos élèves, du moins c’est aussi ce que j’ai constaté avec mes propres enfants qui ont participé à ces stages humanitaires », de conclure M. Fortin.

Notons que les élèves de secondaire 5 s’étaient rendus au Pérou en janvier et mars dernier dans le cadre de ces stages humanitaires. Au total, une soixantaine de jeunes ont participé aux quatre stages humanitaires en 2023.