Si «terrible» Avenir d’enfant?

CONTROVERSE. Coordonnateur de Par-Enjeux, Patrick Paulin a eu du mal à comprendre ce qu’il appelle l’«acharnement médiatique» à l’encontre d’Avenir d’enfant et de Québec en forme, ces deux organismes issus d’un partenariat entre la Fondation Lucie et André Chagnon et le gouvernement du Québec. «On a sorti les épouvantails!»

Il dit que tout le battage médiatique et les sévères critiques jettent un discrédit sur les actions et retombées qu’ont eues ces actions dans les différents milieux.

Il rappelle que dans les MRC d’Arthabaska et de L’Érable, existe depuis longtemps une table de concertation d’une quarantaine d’organismes oeuvrant auprès de la famille et des enfants.

C’est elle qui, en 2012, créait le projet Par-Enjeux que M. Paulin coordonne. Par-Enjeux a pu, grâce à des fonds totalisant 475 000 $ d’Avenir d’enfant, organiser différentes activités avec les parents et leurs enfants de 0 à 5 ans.

Il dit que les activités avaient été élaborées à la suite de la confection d’une planification de trois ans et que des objectifs avaient été ciblés. «Et il n’était pas question de démultiplier ce qui se faisait déjà.»

M. Paulin donne l’exemple des ateliers visant à améliorer les habiletés en communication des tout-petits. Beaucoup de ces parents, en attente de services en orthophonie, voulaient stimuler les habiletés langagières de leur enfant. «Une centaine de parents ont participé à ces ateliers Communiquons. Même que certains n’ont plus eu besoin de se rendre jusqu’à l’orthophoniste. Est-ce du travail perdu?»

Certainement pas inutiles non plus, poursuit M. Paulin, les interventions faites auprès des parents lors des cliniques de vaccination. «Plus de 2000 parents ont été vus et ont pu repartir de la clinique avec un truc ou un conseil pour leur bébé.»

Il évoque également le travail de Par-Enjeux auprès des enfants inscrits au programme Passe-Partout de la Commission scolaire des Bois-Francs, des outils pour améliorer leur motricité. «Le programme a intégré ces notions, de sorte qu’on peut dire que nos actions sont pérennes et c’est ce qu’on souhaitait.»

Le coordonnateur dit encore que, dans la région, les «partenaires sont brillants». «On savait qu’Avenir d’enfant était une source de revenus, pas un programme de subvention. Et ce n’est pas parce qu’Avenir d’enfant disparaîtra qu’on aura travaillé pour rien et que tout va s’écrouler en 2019!»

D’ailleurs, poursuit M. Paulin, cela n’a rien d’une grande nouvelle que de parler de la fin de Québec en forme et d’Avenir d’enfant.

«Ces ententes avaient été signées pour 10 ans. Personne n’est surpris de la fin de Québec en forme en 2017 et d’Avenir d’enfant en 2019.»

Il ajoute que les critiques sur la «lourdeur administrative» sont plutôt démesurées. «Bien oui, c’est compliqué la planification! Il faut s’asseoir, réfléchir, trouver des moyens et des solutions pour créer un projet et soumettre une demande de financement.»

Et il précise qu’en trois ans, des 475 000 $ dont Par-Enjeux a bénéficié, 16 000 $ ont été alloués aux frais administratifs.

Il ne va pas jusqu’à dire que tout est parfait, mais «ce ne doit pas être si terrible puisqu’on dénombre 132 regroupements Avenir d’enfant».