Services de garde éducatifs d’urgence : le syndicat dénonce les décisions du ministère de la Famille
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) demande une rencontre de travail d’urgence d’ici la mise en place de nouvelles mesures annoncées tard jeudi soir par le ministère de la Famille.
«Nous sommes sous le choc d’un tel revirement de situation. Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, tenait une rencontre quotidienne avec tous les partenaires du réseau de la petite enfance depuis le 14 mars. Or, depuis deux jours, il a annulé ces rencontres et son ministère a envoyé des directives sans aucune consultation. M. Lacombe doit corriger le tir», exige la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Parmi les directives émises, la FIPEQ-CSQ est tombée en bas de sa chaise en apprenant que ses membres qui contractent la COVID-19 en étant au front avec les enfants des parents d’un service essentiel ne seront pas payées. Le ministère leur demande plutôt d’utiliser l’assurance-salaire. «Cette directive-là illustre bien l’improvisation et le cafouillage du ministère. Demander à des anges gardiens de se placer sur l’assurance-salaire, c’est odieux et ça dépasse l’entendement. On ne peut pas croire que des gens au cabinet du ministre ont autorisé cette consigne», souligne Mme Grenon.
La FIPEQ-CSQ souligne qu’il est d’autant plus ironique de voir le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, annoncer des primes pour les personnes «en support à la première ligne» alors que les intervenantes en petite enfance sont exclues de ces primes.
Par ailleurs, parmi les autres directives et recommandations envoyées par le ministère sans aucune forme de consultation, notons que les services de garde éducatifs d’urgence en CPE et en milieu familial doivent dorénavant accepter la fratrie d’âge scolaire. La FIPEQ-CSQ s’insurge contre la façon de faire du ministère. «Est-ce qu’on pourrait se rappeler que nous ne sommes pas des gardiennes d’enfants? Notre matériel, nos locaux et nos aires de jeux extérieures ne sont pas adaptés pour des enfants d’âge scolaire. Nos membres sont déjà essoufflées et stressées par la situation. Elles passent leurs journées à désinfecter et redésinfecter. Alors que nous sommes en pénurie de matériel de protection, sans aucune reconnaissance par nos décideurs, la nouvelle d’aujourd’hui n’a rien pour rassurer nos intervenantes», rappelle Mme Grenon.
D’autres recommandations ont également mis le feu aux poudres, comme une suggestion d’allonger les quarts de travail chez les intervenantes en CPE. «Dans n’importe quelle entreprise, avant de modifier de manière importante les conditions de travail, le respect le plus élémentaire est de s’asseoir avec le personnel et d’échanger. On n’en revient tout simplement pas de la façon de faire cavalière du ministère», poursuit Mme Grenon.
D’ici à la tenue d’une rencontre de travail d’urgence, la FIPEQ-CSQ demande aux CPE et aux bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial de maintenir les conditions de travail telles qu’elles l’étaient en date du 2 avril. Advenant l’imposition des nouvelles directives du ministère de la Famille, toutes les options sont sur la table. Les membres sont invitées à documenter les situations problématiques sur une nouvelle page web lancée ce matin par la FIPEQ-CSQ. Cliquez ici pour découvrir la page «Signalez pour protéger».
À propos de la FIPEQ-CSQ
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ CSQ) est l’organisation syndicale la plus représentative en petite enfance. Elle représente près de 13 000 membres à travers le Québec travaillant dans les centres de la petite enfance (CPE) ou comme responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) régi et subventionné.