Sans banque alimentaire, certains en «pâtiraient»

PAUVRETÉ. Les banques alimentaires doivent continuer d’exister comme mesure de soutien pour ceux qui en ont besoin, répond Isabelle Voyer, coordonnatrice de la Sécurité alimentaire des Bois-Francs. «Parce que je sais qu’il y a des gens qui ont faim et qui n’ont rien.»

À la veille de la Guignolée des médias qu’on appelle à Victoriaville la Grande guignolée de Noël, le quotidien La Presse coiffait un texte de la journaliste Katia Gagnon du titre «Les banques alimentaires, ça ne fonctionne pas».

Le titre s’inspirait d’une citation tirée de l’entrevue réalisée avec Paul Taylor qui a déjà fait partie du conseil d’administration d’une des plus grandes banques alimentaires du Canada.

Lui et de plus en plus de chercheurs voient dans ces organismes un «cataplasme», arguant que ce n’est pas de nourriture dont les gens ont besoin, mais d’argent. Et que c’est de pauvreté dont il faut parler.

Isabelle Voyer reconnaît que si les gens avaient de l’argent, ils n’auraient pas besoin de fréquenter un comptoir alimentaire. «Il faut, en effet, faire en sorte que les gens n’aient pas besoin d’y aller.»

Et pour cela, il faut, selon elle, faire «monter la colère» vers l’État qui coupe dans l’aide sociale, qui rend de plus en plus difficile l’accès à l’assurance-emploi (et pour des prestations de plus en plus réduites), qui n’augmente pas suffisamment le salaire minimum.

«On oublie souvent que nos impôts servent au soutien de ceux qui perdent leur emploi ou leur santé.»

Peut-être que, effectivement, on se donne bonne conscience en donnant de l’argent ou une boîte de conserve à la Sécurité alimentaire, reconnaît la coordonnatrice. «Mais si on devait fermer l’organisme, un nouveau service se referait ailleurs et autrement, parce qu’il y a des gens qui en pâtiraient.»

Près de 150 bénévoles s’activent

Au moment d’écrire ces lignes – jeudi après-midi – près de 150 bénévoles s’affairaient depuis le matin à recueillir dons et denrées pour la Grande guignolée de Noël.

Des équipes se relayaient jusqu’à 21 heures à deux intersections de Victoriaville, DeBigarré et Perreault, et sur le boulevard Jutras devant le Colisée Desjardins.

La Sécurité alimentaire amasse les dons jusqu’au 31 décembre.