Rupture des services offerts aux personnes vivant des problèmes de drogues
Aux premiers jours de cette crise sanitaire sans précédent et à la demande du MSSS, les centres de thérapie des dépendances ont tout mis en œuvre afin de continuer à répondre aux besoins de la population, l’objectif étant de contribuer à réduire la pression sur les services hospitaliers.
Ces derniers sont malheureusement forcés de constater qu’après quatre longues semaines, les besoins des personnes aux prises avec une dépendance et le support aux organismes communautaires œuvrant en dépendance sont encore passés sous le radar du ministère de la Santé et des Services sociaux.
«La situation est intenable pour notre organisation. Nous avons tenté de nombreuses approches auprès de notre CIUSSS, sans succès. C’est malheureusement les personnes qui ont besoin de nos services qui vont écoper. C’est avec regret que nous avons donc été forcés d’entreprendre la procédure de fermeture de notre organisme», a souligné France Bouffard, directrice générale du Pavillon de l’Assuétude.
Il est d’autant plus préoccupant de noter que la situation du Pavillon de l’assuétude est la même aux quatre coins de la province. Par exemple, le centre Corps, âme et esprit de Sherbrooke, le centre Le Rucher de Québec et la Maison l’Exode de Montréal sont forcés d’emboîter le pas.
Une situation mettant à risque une population déjà vulnérable
À ce jour, malgré qu’ils soient inclus dans la liste des emplois prioritaires, la vaste majorité des employés d’organismes en dépendance n’ont accès à aucun équipement de protection, mettant en péril leur sécurité et celles des personnes qu’ils accompagnent. Souhaitant éviter la propagation du virus et protéger les personnes hébergées présentant souvent des conditions de santé les plaçant particulièrement à risque, les organismes offrant le traitement des dépendances ont été forcés de cesser les admissions, engendrant des listes d’attente et des trous de services qui mettront inévitablement une pression non nécessaire sur le réseau de la santé déjà à bout de souffle.
Des services pourtant indispensables
Les ressources d’hébergement du Québec accueillent près de 22 000 personnes par année; il va sans dire que la rupture actuelle des services augmente le risque de générer des conséquences tragiques pour les personnes en attente de services.
À propos de L’AQCID
L’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (L’AQCID) coordonne, mobilise et soutient plus d’une centaine d’organismes communautaires et privés à but non lucratif oeuvrant en dépendance et usage de substance. Elle constitue ainsi l’organisation la plus représentative du milieu des dépendances et de l’usage de substance, regroupant les organismes en réduction des méfaits, les centres de prévention et les centres de traitement. L’AQCID est aussi un interlocuteur et un partenaire du réseau public dans la prestation de services en dépendance et usage de substance à la population.