Rouli-Bus se dote d’un cinquième véhicule

VICTORIAVILLE. L’absence de programme de financement gouvernemental pour l’achat d’un véhicule de transport adapté rendrait encore plus singulier et novateur ce projet que vient d’annoncer Rouli-Bus. L’organisme vient d’ajouter un cinquième véhicule à sa flotte.

C’est Denis Luneau, président de la Maison Fontaine de vie, qui a donné le premier tour de roue à l’acquisition du minibus, en versant les 92 000 $ requis pour son achat.

Et comme il en coûte près de 60 000 $ annuellement pour le faire rouler, la MRC d’Arthabaska, la Ville de Victoriaville se sont engagées, pour trois ans, à verser toutes deux 20 000 $ annuellement à l’organisme. Quant au Centre de santé et de services sociaux d’Arthabaska-et-de-L’Érable, il s’est également engagé pour 10 000 $ par année pendant trois ans.

Rouli-Bus fournira les 10 000 $ manquants.

André Beaudry, directeur général de l’organisme existant depuis 32 ans, a expliqué que ce cinquième véhicule procurerait un peu plus de souplesse à Rouli-Bus, pourrait dégager un nouveau créneau horaire et lui permettra de réduire sa liste d’attente. Il a estimé à 3250, le nombre annuel de déplacements auxquels l’organisme ne peut répondre pour le moment. «Actuellement, nous sommes limités dans le temps et dans les distances», a dit M. Beaudry. Et cela malgré les ententes de services que Rouli-Bus détient avec Taxi Vétéran et Taxi adapté Victoriaville.

Il y a des gens, en perte d’autonomie résidant à Victoriaville ou dans une autre municipalité de la MRC d’Arthabaska qui n’ont pas accès à Rouli-Bus pour se rendre à leur plateau de travail ou à leurs rendez-vous pour des services ou des soins. Et il y a des gens qui, s’ils y ont accès pour un aller, doivent patienter de longues heures avant de pouvoir retourner chez eux.

Denis Luneau a expliqué qu’il avait été bouleversé d’apprendre, en 2013, que Rouli-Bus se confrontait à une aussi longue liste d’attente. La Maison Fontaine de vie, abritant le centre de réadaptation Interval, accueille quelque 330 enfants handicapés et une centaine d’adultes. M. Luneau sait ce qu’a comme incidences une liste d’attente pour des gens qui ne demandent pas mieux que d’améliorer leur autonomie. En 2013, il avait déjà offert de payer la moitié de la facture pour acquérir un nouveau véhicule.

Deux ans plus tard, Rouli-Bus n’ayant pu trouver le financement pour payer l’autre moitié, M. Luneau est revenu à la charge. D’autant qu’il avait croisé André Samson, un usager du centre de réadaptation qui devait, en fauteuil roulant (non motorisé), retourner à son domicile, par la force de ses bras, Rouli-Bus ne pouvant le reprendre après sa séance d’ergothérapie.

André Beaudry espère que ce minibus ne sera pas mobilisé par des circuits pleins comme le sont les quatre autres. «Il faudra la vigilance des répartiteurs», a-t-il dit.

Lors de la conférence de presse, les partenaires, représentés par le préfet Lionel Fréchette, le maire Alain Rayes et Geneviève Proulx du CSSSAE, ont laissé entendre que cette collaboration pourrait constituer un premier pas en vue d’améliorer l’offre de services en transport collectif sur le territoire.

Chacun a loué la force de la concertation. «Dans certaines MRC, on prend du temps à se chicaner avec la ville centre, ce n’est pas le cas ici», a dit le préfet.

Lui et le maire de Victoriaville ont laissé entrevoir des routes futures. Sans vouloir aspirer à fusionner les trois services de transport collectif que sont Rouli-Bus, Taxibus et Municar, trois organisations à «maturité», «on est à se demander comment on pourrait faire pour améliorer la mobilité des personnes sur le territoire de la MRC d’Arthabaska», a précisé M. Rayes.

Il est plus facile de le dire que de le faire, chacune des organisations ayant sa mission et ses obligations légales.