Retour en classe : le plan devra répondre à plusieurs questions
La députée de Joliette et porte-parole du Parti québécois en matière d’éducation et de famille, Véronique Hivon, demande au gouvernement de répondre aux nombreux questionnements des parents et du personnel scolaire lorsqu’il dévoilera son plan de réouverture des écoles, demain (lundi).
Dans le plan appelé à être déposé lundi par le gouvernement, le Parti québécois s’attend à avoir les réponses aux questions suivantes :
Quelles mesures seront mises en place pour protéger la santé et la sécurité des élèves et des membres du personnel?
Est-ce que tous les enfants qui resteront à la maison auront droit à un plan d’accompagnement personnalisé?
Est-ce que le ministère de l’Éducation va procurer aux élèves qui en ont besoin les outils technologiques requis pour l’enseignement à distance?
Quelles seront les modalités de retour des membres du personnel scolaire allés prêter main-forte dans le système de santé et de services sociaux?
Quel est le plan de contingence pour remplacer les membres du personnel qui devront rester en confinement ou qui contracteront la COVID-19?
Quel sera le plan de match pour la prochaine année scolaire, en tenant compte d’autres vagues potentielles de la COVID-19?
En rouvrant des écoles, le gouvernement ne doit pas perdre de vue les objectifs pédagogiques et éducatifs, estime le Parti québécois. Car il ne s’agit pas seulement de tendre vers une plus grande immunité collective; les élèves et leurs parents doivent sentir que la réussite éducative est partie prenante de la décision.
«Le gouvernement doit expliquer ce qu’il entend faire pour garantir l’équité entre les élèves qui retourneront en classe et ceux qui resteront à la maison, surtout pour ceux et celles qui ont des difficultés d’apprentissage ou des vulnérabilités particulières. La santé des élèves, de leurs parents et du personnel scolaire est primordiale, mais on ne doit laisser personne derrière. Donc, est-ce que tous les enfants qui resteront à maison, pour des raisons de santé ou parce que leur école demeure fermée, auront droit à un plan d’accompagnement personnalisé? Cela est essentiel», a mentionné la députée de Joliette.
L’enseignement à distance est également appelé à prendre plus de place que jamais dans le réseau scolaire. Ce sera le cas au cours des prochaines semaines, pour tous ceux et toutes celles qui ne retourneront pas à l’école dans un avenir rapproché, mais aussi à l’automne, si le Québec se trouve de nouveau confronté à une vague du virus. Le gouvernement devra donc prévoir, pour les élèves, leurs parents et le personnel, un meilleur accompagnement technologique.
«Plusieurs élèves ne disposent pas d’outils technologiques adéquats, comme un ordinateur ou une tablette. Le ministre de l’Éducation entend-il leur en procurer, afin que tous puissent évoluer de manière équitable, malgré les difficultés posées par la crise sanitaire? Cela nous apparaît incontournable; c’est une simple question de justice», a affirmé la députée.
La porte-parole du Parti québécois rappelle également que des milliers de membres du personnel scolaire se sont portés volontaires pour épauler le personnel de la santé et les patients. Jusqu’à présent, on ne connaît pas les modalités de leur retour dans les écoles, ni les mesures qui seront mises en place pour pallier leur absence éventuelle, laquelle pourrait poser des défis d’autant plus importants dans le contexte actuel de pénurie de personnel. «Il ne faut pas oublier, non plus, qu’une proportion du personnel et des chauffeurs d’autobus a plus de 60 ans. Par conséquent, on devra prévoir des mesures pour pallier ce manque d’effectifs – qui ira d’ailleurs croissant si certains membres devaient malheureusement contracter l’infection au cours des prochains mois. En toute logique, ces mesures doivent être annoncées en même temps que le plan de déconfinement», a poursuivi l’élue.
Enfin, Véronique Hivon demande au gouvernement d’expliquer son plan de match pour la prochaine rentrée et la prochaine année scolaire, notamment en prévision d’autres vagues potentielles de la COVID-19 au Québec.
«Je suis fière de constater l’élan de solidarité qui traverse tout le Québec, et auquel a activement participé le personnel scolaire, entre autres. Sa sécurité devra toutefois être assurée au retour, tout comme celle des élèves et de leurs proches. Je demande donc au gouvernement de faire preuve de la plus grande transparence; je suis convaincue que plus il donnera d’information à la population, plus il calmera les inquiétudes, et plus il saura bâtir un consensus en suscitant l’adhésion des Québécois à son plan», a conclu Véronique Hivon.