Rencontre de quatre DG pour les 20 ans de la CSBF

Roger Richard, Louise Savard, François Labbé et Daniel Sicotte ont une passion commune pour l’éducation, un parti pris pour l’élève et, mieux encore, chacun a pris la relève de l’autre à la direction générale de la Commission scolaire des Bois-Francs, l’âme de la région, s’entendent-ils pour dire.

La rencontre à quatre, tenue récemment, a été initiée par Daniel Sicotte, l’actuel directeur général de la CSBF. Il voulait profiter de cette 20e année du regroupement des quatre commissions scolaires, soit celles de Warwick, Victoriaville, Prince-Daveluy et Jean-Rivard, pour saluer ses prédécesseurs.

Quatre DG volubiles. Heureux de se rappeler des souvenirs. Heureux de se rappeler une autre époque quand même pas si lointaine. Des anecdotes à la file. Ils se sont remémoré quelques coups de pied échangés sous la table; des rencontres inoubliables avec des ministres (de l’éducation, bien sûr!), dont Pierre Reid sauvé in extremis d’une manif par François Labbé, et quoi d’autre encore.

La genèse

En 1998, la fusion des commissions scolaires a été imposée par la ministre de l’Éducation de l’époque, Pauline Marois, décidée à ramener le nombre de commissions scolaires au Québec de 156 à 72.

Alors directeur général de la Commission scolaire de Victoriaville, Roger Richard était en poste pour diriger le regroupement des quatre commissions scolaires. On comptait alors 1800 employés et près de 17 000 élèves.

À sa suite, Louise Savard dit avoir chaussé des souliers de géant en accédant à la direction générale. C’était en 2000. Elle a dirigé la grande organisation pendant 10 ans. François Labbé s’est ensuite amené à la tête de la CSBF, lui-même remplacé par Daniel Sicotte en 2013. Ce dernier partira à son tour à la retraite au printemps 2018.

«Au moment de la fusion, notre commission scolaire était identifiée comme la Commission scolaire 04 02, raconte M. Richard. Autant ça a été difficile de compléter le processus de regroupement parce qu’il y avait de grandes réticences, autant ça a été facile de la nommer. Le nom Bois-Francs est venu comme une évidence. Ça s’est réglé en trente minutes!»

Au moment du regroupement, François Labbé était directeur d’école. Il se souvient de cette rencontre quasi mythique pendant laquelle Roger Richard a présenté sa stratégie, une stratégie en cinq colonnes.

Roger Richard admet en riant qu’il y a eu des rencontres mémorables et confie que le fil conducteur de la réussite de cette fusion a très certainement été d’avoir insisté pour faire ressortir les forces de chaque entité. Les fameuses colonnes servaient à ça et la cinquième comportait les éléments à conserver et à bonifier pour la nouvelle CSBF.

«J’ai dit à tout le monde, la cinquième colonne, c’est à vous de la construire!», se rappelle M. Richard. Je leur ai dit, si vous vous impliquez, ça va marcher! Nous avons travaillé positivement, nous avons conservé le meilleur de chaque organisation et avons tenté de le bonifier, et fait à noter, nous n’avons reçu aucun grief de la part des syndicats.»

Faits marquants

Roger Richard, le meneur de jeu de la fusion, estime qu’il s’agit justement là du fait marquant de son règne à la direction générale. «Il fallait, dit-il, aller chercher l’adhésion de tout le monde et créer un sentiment d’appartenance.» François Labbé corrobore ses propos ajoutant qu’il s’est rapidement créé un esprit de corps au sein de la nouvelle CSBF.

Pour sa part, Louise Savard identifie trois moments clés de son passage à la direction générale. Tout d’abord, une première planification stratégique essentiellement axée sur la réussite des élèves et puis un redéploiement complet de la formation professionnelle notamment avec la construction du CIFIT et la rénovation de Vision 20 20.

Parmi ses bons coups, François Labbé cible la démarche d’accompagnement des directions qu’il a mis en place dans la foulée des cibles de réussite à atteindre. La première cible pointait vers un taux de réussite à 83%, et coup d’œil vers son successeur pour apprendre que l’objectif sera atteint et plus rapidement que prévu. Merci M. Sicotte!

Une réelle continuité

C’est Daniel Sicotte, le jeunot de cet aréopage de directeurs généraux, qui fera la remarque qu’en partant de Roger Richard, tout le travail a été fait dans un esprit de continuité puisque chaque DG était issu de l’organisation. «Vous étiez tous déjà là en 1998», fait remarquer M. Richard.

L’école de demain

À l’heure où le trio composé de Pierre Thibault, architecte, Pierre Lavoie, du Grand défi, et de Ricardo Larrivée, chef cuisinier, dépose le projet Lab-école, qu’ont à dire nos DG sur l’école de demain?

«Leur proposition, dira d’abord François Labbé, est périphérique à la réussite. L’école doit mettre la priorité sur le programme de formation des enseignants et mettre l’accent sur les nouvelles technologies. Il faudra aller encore plus loin dans la relation maître-élève.»

Louise Savard voit l’école de demain positive, inclusive et même joyeuse avec des enseignants cultivés et passionnés qui ramènent à l’essentiel, les apprentissages. Voilà qui est plus important, dira-t-elle, que de créer des modes.

Roger Richard, quant à lui, assure que l’école qui amènera un enfant au maximum de son potentiel, avec une diversité de programmes, le rendra heureux. «Prenez-le comme il est, l’élève. Y’en a pas deux pareils!»

«On a voulu changer les choses»

À propos de son prédécesseur, Louise Savard prétend que l’organisation a été chanceuse d’avoir un Roger Richard. «Il a exprimé une vision et des croyances, comme un leader le fait.» Le principal intéressé et ceux qui ont suivi ses traces l’admettent d’emblée, ils ont voulu changer les choses.