La relève agricole en mode solution à Victoriaville

L’accès de plus en plus difficile aux terres en raison de leur coût force les aspirants agriculteurs à envisager d’autres avenues que de procéder à leur achat afin de s’établir dans leur domaine.

Samedi, au Cégep de Victoriaville, des étudiants de différents programmes liés à l’agriculture au Québec ont pu discuter avec des professionnels du milieu lors du Salon des modes alternatifs d’établissement. Pour les participants, il s’agissait d’une occasion de mieux s’outiller pour faire face à cette réalité.

L’auteur du rapport «À l’écoute de la relève agricole – Le vécu et les attentes des jeunes agriculteurs québécois», Jean Pronovost, a agi comme invité d’honneur de la deuxième édition de cette initiative étudiante. Il souhaitait informer la relève des options s’offrant à elle.

«Actuellement, le coût des terres augmente à une vitesse assez considérable. À un tel point que c’est payant d’acheter une terre, même si on ne peut pas la rentabiliser dans le sens habituel du terme. L’argent, on la fait avec l’accroissement de sa valeur.»

«Le contrecoup, c’est que ce n’est plus achetable, poursuit-il. Il y a des alternatives, qui ne sont pas nécessairement les mêmes pour tout le monde. Certains vont dire qu’une coopérative de travailleurs ça leur plait. D’autres ne peuvent pas tolérer de ne pas être maître chez eux.»

Il fait mention du modèle «traditionnel» du transfert, soit celui à l’intérieur d’une même famille, de celui non apparenté, de la recherche de partenaires, de la location de terre et aussi … de la fiducie foncière.

«Les gens mettent en perpétuité, sous garde de la fiducie,  les terres qu’ils laissent, à la condition qu’elles puissent être offertes à des jeunes selon des conditions.»

Deux visions différentes

Selon l’un des membres du comité organisateur du Salon, Joël Alarie, il s’agit d’une option collective intéressante pour garder les terres à long terme. Il s’agirait d’un projet de société d’en avoir davantage, estime-t-il.

L’étudiant au programme de Gestion et technologies d’entreprises agricoles dit toutefois remarquer que les visions divergent entre les personnes de différentes générations dans le milieu agricole.

«Des fois, peut-être que la relève romance la vie à la campagne et le milieu agricole. Puis, les gens d’autres générations ont peut-être de la misère à s’ouvrir aux nouvelles façons de faire, parce qu’eux ils se sont battus très fort pour avoir ces modèles-là. Ils ne sont pas là pour nous bloquer, mais on a de la misère à se retrouver dans le système.»

Les possibilités étant déjà offertes ont donc été abordées lors de conférences au Cégep. Elles ont mené à une réflexion pour trouver des façons de poursuivre l’innovation. D’avoir invité des étudiants d’ailleurs au Québec a permis de rendre l’expérience encore plus enrichissante.

Bien qu’il y ait un important roulement au sein du comité organisateur du Salon, une troisième édition de l’événement devrait avoir lieu l’an prochain sous une formule similaire.