Québec injecte 11 millions $ dans un plan d’action sur les fugues

Québec injecte 11 millions $ afin d’intensifier l’effort de prévention et d’intervention en matière de fugues dans les centres jeunesse.

L’un des éléments-clés du plan d’action présenté lundi par la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, consiste en un ajout de 63 nouveaux intervenants en supervision clinique et de 17 agents de liaison — un dans chaque région administrative — chargé de faire le lien entre les centres jeunesse, le réseau de la santé et les services policiers.

Le plan d’action prévoit 24 mesures regroupées en sept thèmes.

Parmi ceux-ci, on note une volonté de mieux adapter les services aux jeunes à risque, de leur offrir des interventions individualisées, de porter une attention particulière aux fugues et à l’exploitation sexuelle.

Le phénomène des fugues de jeunes en centre de réadaptation se trouve du même coup porté au rang de «priorité nationale».

L’annonce a été faite au Centre jeunesse de Laval, où la médiatisation de fugues multiples avait semé une onde de choc ces dernières années, forçant le gouvernement à se pencher plus sérieusement sur la question et à nommer un vérificateur au début de 2016.

La ministre Charlebois a toutefois précisé que le choix du Centre jeunesse de Laval était davantage symbolique, en raison des événements passés, rappelant que le vérificateur avait bien mis en relief que les fugues étaient un phénomène très répandu dans l’ensemble des ressources d’hébergement de jeunes en difficulté.

Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, il y a eu quelque 6300 fugues en 2016-2017 au Québec, soit une baisse de 6 pour cent comparativement à l’année précédente.

De ce nombre, sept fugues sur 10 ont duré moins de 24 heures et, parmi ces dernières, les trois quarts ont duré moins de huit heures.

Les situations les plus préoccupantes, soit des fugues de plus de 72 heures, ont tout de même représenté 15 pour cent du total, soit près de 950.