Quatre récoltes simultanées… pour un temps limité!

Grâce à la météo, les consommateurs se rendant à la Jardinerie Fortier de Princeville peuvent récolter du même coup, lors de l’autocueillette, quatre produits : la framboise, le bleuet, la fraise d’automne et la fève jaune.  Une situation peu fréquente attribuable aux conditions climatiques.

« C’est dame Nature qui décide. Chaleur intense, humidité et beaucoup d’eau, c’est une combinaison de tout ça qui fait que nos quatre récoltes se croisent en même temps. C’est survenu aussi l’an dernier, mais pas aussi longtemps que cette année », indique la copropriétaire Marie-Michèle Fortier.

Les quatre récoltes simultanées se poursuivront pendant deux semaines.

L’autocueillette a d’abord commencé avec la framboise le 12 juillet, suivie du bleuet une semaine plus tard. Se sont maintenant ajoutées la fraise d’automne et la fève.

Les consommateurs, estime Marie-Michèle, ont tout intérêt à découvrir la fraise d’automne. « Elle arrive plus tard, mais elle est plus savoureuse. On en est à notre troisième année. Les gens l’ont découverte la première année et l’an passé, ils ont commencé à venir pour faire leurs réserves. »

Poussant sur un paillis de plastique, la fraise d’automne demeure propre et ne pourrit, signale-t-elle.

L’autocueillette ne cesse de gagner en popularité avec les années, constate la copropriétaire, une situation attribuable notamment à la tendance des smoothies. « Les fruits d’hiver sont moins bons au goût. Alors, les gens viennent faire leurs provisions. L’autocueillette constitue également une activité familiale. De nombreuses familles viennent et impliquent leurs enfants », souligne Marie-Michèle Fortier.

La récolte sera bonne. On observe une abondance de framboises. « Comme on n’en a pas vu depuis longtemps. Même chose pour le bleuet », fait-elle remarquer.

Les cueilleurs n’ont donc pas long à faire pour garnir leurs paniers de petits fruits.

Pour l’autocueillette, les intéressés peuvent quotidiennement s’informer de l’horaire et des fruits disponibles à la récolte avec la ligne Info-champs au 819 357-0251.

L’entreprise fournit aussi des informations sur sa page Facebook.

Par ailleurs, Jardinerie Fortier produit aussi du maïs disponible parfois jusqu’à la fin septembre. À venir également la tomate de conserve vers le 10 août.

L’entreprise possède, de plus, des terres de grandes cultures de grains qu’elle fait sécher avec son système de biomasse. « Nous avons été les premiers au Québec et en Ontario à avoir ce système, affirme Marie-Michèle Fortier. On fait sécher nos grains et quand le prix est bon, on le vend. »

La relève

Jardinerie Fortier, fondée par Fernand Fortier, a célébré l’an dernier ses 50 ans d’existence, un anniversaire qui a marqué l’arrivée, à la tête de l’entreprise, de Marie-Michèle Fortier, 38 ans, et de son frère Jonathan, 35 ans, les enfants du fondateur.

« Mon père Fernand avait 17 ans quand il a acheté la terre. De fil en aiguille, ça s’est bâti serre après serre, ça a grandi. Et 51 ans plus tard, on bâtit encore », note Marie-Michèle en faisant référence à l’actuel projet d’agrandissement en cours de 60 000 pieds carrés de serre de production. Tout devrait être prêt pour février 2025. « Présentement, nous avons 250 000 pieds carrés de serres de production. Avec l’agrandissement, on augmentera de 20% notre superficie de serre », précise la copropriétaire.

L’entreprise princevilloise emploie pas moins de 100 personnes, dont 40 travailleurs étrangers provenant du Mexique et du Guatemala. Leur apport est essentiel. Sans eux, toutes ces productions dans les champs ne pourraient se faire. « Cela fait 18 ans qu’on les emploie. Douze d’entre eux, les plus habitués, occupent des postes de coordination, dont Milton Ramirez, le coordonnateur des champs », mentionne Marie-Michèle Fortier.

Ces travailleurs sont en action sur une période de six à huit mois, mais ils sont tous en poste durant la grosse période en mai et juin. Des gens qui aiment travailler, qu’on loge dans plusieurs maisons et logements. « On les écoute, on les respecte beaucoup. Le respect vaut autant avec les travailleurs étrangers que québécois. Un respect mutuel, on s’entraide, on se respecte », confie Mme Fortier.

En croissance

La Jardinerie Fortier poursuit sur sa lancée et enregistre une croissance année après année. « On est toujours en croissance, surtout avec l’agrandissement à venir qui nous permettra de produire à plus grande échelle », fait-elle remarquer.

L’entreprise productrice et distributrice fournit entre 100 et 125 autres jardineries au Québec, mais aussi dans les Maritimes et en Ontario. Ainsi, chaque jour, de nombreux camions quittent les installations princevilloises.

Côté jardinerie, l’entreprise est non seulement présente à Princeville, mais aussi à Plessisville, d’où est originaire la famille Fortier, et à Warwick dans les installations de Botatera qu’elle loue deux mois par année.

Et dans ses locaux de Princeville, Jardinerie Fortier attire une clientèle d’un peu partout, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Drummondville, notamment, qui profite du prix du producteur. « On se situe au centre de tout. On est chanceux, nous sommes à une heure de partout », fait valoir Marie-Michèle Fortier.

Dans leur élément

On n’a pas forcé la main aux propriétaires de Jardinerie Fortier. « Mon père nous a maintes fois dit de faire ce qu’on avait envie. Il ne voulait pas qu’on se sente forcé de s’intégrer à l’entreprise », assure Marie-Michèle.

C’est bien par passion que le frère et la sœur se retrouvent à la tête de l’entreprise familiale. « Nous avons été élevés là-dedans, c’est notre élément. Mais dans ce type de travail, il faut que tu sois passionné », exprime-t-elle.

Il semble probable aussi qu’une éventuelle relève se pointe puisque Jonathan et Marie-Michèle sont parents chacun de quatre enfants. « Mais on veut qu’ils aillent quand même explorer autre chose », formule-t-elle.

La sœur et son frangin se complètent bien. Marie-Michèle s’occupe davantage du développement de l’entreprise, du marketing et de la gestion tandis que Jonathan, un gars de terrain, agit comme directeur de production, tout en étant responsable de la gestion du département des ventes et des projets d’agrandissement.

Les parents demeurent non loin, le père Fernand agit tel un mentor. « Il travaille au projet d’agrandissement. Quand on dit la retraite, c’est faire ce qu’on aime, il est tout le temps ici », lance-t-elle en riant.