Projet Murin : la détention pour le dernier accusé

Au palais de justice de Victoriaville, Guillaume Pouliot-Gosselin, arrêté notamment en lien avec le projet Murin, a été condamné, mercredi avant-midi, à une peine de détention ferme de 12 mois.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec lui a toutefois retranché la détention provisoire comptant pour 24 jours, de sorte que le jeune homme de 25 ans doit purger une peine de 11 mois et 6 jours.

Guillaume Pouliot-Gosselin avait déjà reconnu sa culpabilité, en novembre, à des accusations de complot, de production de cannabis et de possession  de cannabis en vue de trafic.

Arrêté en avril 2014 dans le cadre du projet Murin, Guillaume Pouliot-Gosselin avait, de nouveau, été épinglé dans une affaire de stupéfiants en octobre 2016.

Lors des représentations sur la peine l’automne dernier, le ministère public, représenté par Me Ann Marie Prince, avait réclamé 15 mois d’emprisonnement pour sa participation au projet Murin et 10 mois additionnels pour la récidive.

En défense, Me Guy Boisvert avait invité le juge à considérer une alternative à la détention pour ne pas anéantir les efforts de réhabilitation de son client qui possède sa propre entreprise d’entretien de planchers.

L’analyse du Tribunal

En faisant connaître sa décision, le juge Langelier a repris les faits exposés lors des représentations sur la peine, rappelant notamment que l’enquête du projet Murin avait débuté en août 2013, que Guillaume Pouliot-Gosselin avait été vu, à plusieurs reprises, avec la tête dirigeante du réseau. Les policiers le considéraient comme un homme de main et de confiance de la tête dirigeante.

Le magistrat a évoqué le vécu difficile de l’accusé depuis l’enfance. Dans son analyse, il tient compte, certes, du facteur de réhabilitation, mais aussi des facteurs aggravants que constituent la production et le trafic de cannabis, la quantité transigée et la récidive.

«Le Tribunal aurait pu prononcer une peine plus clémente s’il n’y avait pas eu de récidive. De plus, la quantité saisie n’est pas négligeable», a précisé le président du Tribunal.

Le juge a relevé que les infractions commises dans le cadre de Murin étaient «préméditées, planifiées» et perpétrées au profit d’une organisation.

«Le Tribunal est aussi d’accord avec la poursuite à l’effet que la peine doit s’harmoniser et faire preuve de cohérence avec les peines imposées à ceux qui ont joué un rôle similaire», a souligné le juge Langelier en rappelant notamment les peines de 15 mois et de 12 mois imposées respectivement à Francis Gignac et Nicolas Sévigny.

Ainsi, le magistrat, après analyse des circonstances, de tous les facteurs et de certaines décisions de la Cour d’appel du Québec, en arrive à la conclusion que ce qui se dégage, c’est qu’une peine d’emprisonnement s’impose.

Outre la peine de détention, le juge Langelier a imposé à Guillaume Pouliot-Gosselin une période de probation de 20 mois au cours de laquelle il devra respecter certaines conditions, dont celles de garder la paix, d’observer une bonne conduite, et de suivre les recommandations de son agent de surveillance relativement à un suivi en lien avec ses difficultés personnelles.

De plus, le jeune homme se voit interdire de communiquer avec les autres acteurs du projet Murin. Il lui sera interdit également de posséder des armes pour une période de 10 ans.

«Je comprends qu’il s’agit d’une décision difficile, mais parfois, on n’a pas le choix. Bonne chance», lui a dit le juge en terminant.