Projet éolien : un appui ferme de la CDEVR

Le directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), Frédérik Boisvert, fait entendre sa voix, au nom des gens d’affaires et des municipalités membres de la Corporation, pour faire valoir l’importance du projet éolien de Boralex dans la MRC d’Arthabaska.

Deux choix se présentent, selon lui. « Fait-on le choix de la croissance ou de la stagnation? Il n’y a pas d’entre-deux », assure-t-il, tout en reconnaissant que ce projet est « foncièrement économique et piloté par une entreprise de notre MRC ».

« Il ne s’agit pas d’une entreprise française ou d’un conglomérat américain. Ce sont des gens de chez nous qui exportent leur savoir-faire partout sur le continent européen. C’est le génie québécois qui s’exporte à l’international », fait-il valoir.

Un tel projet d’un milliard de dollars, c’est du jamais vu dans la région, plaide Frédérik Boisvert. « Un projet de la sorte aura un impact sur les revenus des municipalités. Pour certaines, cela pourrait représenter la moitié de leur budget annuel. C’est majeur comme outil de développement économique. Les profits n’iraient pas en Europe ou aux États-Unis. Tout resterait chez nous, dans la MRC », avance-t-il.

Le projet éolien s’inscrit aussi parfaitement, dit-il, dans les ambitions de devenir leader en développement durable. « Mais passer du berceau au lit king en développement durable commande des actions concrètes pour marquer ce leadership. Lorsqu’on a des aspirations du genre, des actions doivent s’ensuivre et l’éolien en fait partie », énonce-t-il.

Le projet, explique-t-il, est en lien avec la souveraineté énergétique du Québec dans un contexte de crise éventuelle. « On en est rendu à un carrefour auquel on n’aurait jamais pensé. On en est rendu à l’époque où on commence à manquer d’électricité, ce qui constitue une menace pour le développement industriel et la croissance économique », expose-t-il.

Avec un parc automobile qui ne cesse de grandir et des cibles ambitieuses pour sauver la planète, le Québec, si rien n’est fait, observe-t-il, n’aura pas les moyens de ses ambitions. « Si on en arrivait à une conversion complète du parc automobile, on n’aurait pas à court terme l’énergie suffisante pour supporter cette initiative, ce grand projet de société », note-t-il.

Frédérik Boisvert fait remarquer que 400 mégawatts, comme c’est le cas avec le projet de Boralex, représentent environ la consommation annuelle dans la MRC d’Arthabaska. « Je trouve que c’est un beau clin d’œil à l’autonomisation de la région. Ça montrerait qu’on fait notre part », confie-t-il.

En visitant récemment les Pays-Bas dans le cadre d’une mission, le DG de la CDVER a constaté en atterrissant à Amsterdam la présence d’innombrables éoliennes. « Tu en vois à perte de vue. C’est le pays, l’empire du vent. Ils disposent de technologies de pointe. Ils vont même jusqu’à arrêter les éoliennes pour ne pas affecter la migration des oiseaux. C’est bien pensé », précise M. Boisvert, ajoutant que l’énergie éolienne constitue un élément important de l’économie circulaire. 

Dans ce domaine justement, les Pays-Bas arrivent bons premiers au monde avec un indice de circularité qui se situe à 24% et qui doit atteindre 100% d’ici 2030.

Les terres agricoles

Frédérik Boisvert comprend et trouve bien normal que les gens s’expriment et manifestent leur désaccord. « Mais lorsqu’on fait la somme des intérêts de tout un chacun, la balance est extrêmement positive pour le développement de la filière éolienne dans notre MRC. C’est donc un projet qu’on appuie fermement », indique-t-il, tout en parlant d’un projet  « transformateur pour la MRC, pour les finances des municipalités et pour le patrimoine paysager ».

Le DG de la CDEVR juge aussi bien légitimes les préoccupations des agriculteurs concernant les terres.

Mais le projet, selon lui, générerait zéro perte nette de terres agricoles par la remise en culture de terres en friche, ces terres délaissées au fil du temps.

La MRC d’Arthabaska a recensé 1829 hectares de terres en friche sur son territoire, dont 304 friches se qualifient pour des projets de remise en culture. « De ce nombre, 115 hectares sont prêts pour être remis rapidement en production, alors que les éoliennes impacteraient 35 hectares », précise Frédérik Boisvert qui ne voit donc aucun enjeu à ce chapitre.

Il cite, par ailleurs, en exemple, le Massif-du-Sud où le parc éolien constitue un facteur d’attractivité. « Des motoneigistes en hiver se rendent voir les éoliennes. Les gens y sont attirés. Ici, nous avons un patrimoine paysager. Je crois que le projet serait fait en harmonie avec notre patrimoine. Ça ajouterait un élément touristique », analyse-t-il.

Frédérik Boisvert sait toutefois que tous les devoirs, comme les analyses au niveau du bruit, doivent être effectués. Il souligne, au passage, l’écoute dont fait preuve le promoteur. « Les gens de Boralex font bien les choses. Le projet n’est pas coulé dans le béton. Ils continuent de l’adapter en fonction des préoccupations des gens », fait-il savoir.

Et il invite les personnes ayant des questions ou des préoccupations à ne pas hésiter à s’informer, à participer aux séances d’informations, à contacter la CDEVR, Boralex ou l’équipe de la MRC.

Une acceptabilité sociale?

Le projet éolien fait beaucoup jaser. Malgré l’opposition qui se fait entendre, Frédérik Boisvert perçoit, pour sa part, une acceptabilité chez la majorité. « On sent l’appui indéfectible de la communauté d’affaires, des collectivités touchées et des gens œuvrant en développement durable. Tous voient le projet d’un œil favorable, tous y voient un moyen de développement économique. Les producteurs en faveur se font plus discrets, observe-t-il. Mais on sent l’adhésion d’une bonne majorité d’entre eux. Ils souhaitent cependant voir comment se réalisera le projet, comment ça les touchera et la question des redevances. »

Avec un tel projet devant procurer des millions de dollars en redevances, Frédérik Boisvert est d’avis que cela propulserait la région. « On n’a jamais vu un projet d’une telle portée, d’une telle importance stratégique. Et on ferait partie de la solution énergétique. Et la beauté de cela, c’est que ça se ferait par des gens de chez nous qui ont fait leurs preuves. Quel message enverrait-on en n’utilisant pas dans notre cour cette expertise reconnue mondialement? Ce serait un non-sens, mais on ne se dirige aucunement dans cette direction », conclut-il, confiant.