Projet éolien : fin d’une première étape

Le Conseil de la MRC d’Arthabaska, avec les décisions prises, mercredi soir, marque la fin de la première étape d’une longue démarche visant le déploiement d’éoliennes sur le territoire advenant l’acceptation par Hydro-Québec du projet éolien de Boralex. « Nous avons pris des décisions importantes qui touchent l’ensemble de nos municipalités dans une perspective de développement durable. Nous avons tenu compte des aspects sociaux, environnementaux et économiques de ce projet dans l’intérêt des générations actuelles et futures », a fait valoir le préfet Christian Côté.

Donnant son aval à une entente de partenariat, le Conseil a adopté un règlement d’emprunt d’un montant de 92 M $ qui permettra à la MRC d’Arthabaska de devenir actionnaire et partenaire du projet. Ces sommes sont destinées à la construction et à l’exploitation du parc.

« Le montant est moins élevé que celui que nous avions envisagé la semaine dernière, car les montants exacts seront déterminés avec plus de précisions au cours des prochains mois lorsque l’ensemble des fournisseurs auront remis leurs soumissions. Cette somme représente un plafond maximal : l’apport financier de la MRC pourrait donc être moindre », a indiqué le préfet Christian Côté. 

Un tel emprunt, a-t-il expliqué, doit être considéré comme un investissement qui s’autofinance et qui rapportera des bénéfices lesquels pourront être réinvestis dans la communauté, notamment par le biais d’une redistribution aux municipalités, par la création d’un fonds agroenvironnemental et la réalisation de nouveaux projets régionaux structurants et rassembleurs.

Le préfet a rappelé que le développement durable est inscrit dans l’ADN de notre région. « Et dans le contexte de la transition énergétique, et alors que partout dans le monde, on cherche à rapprocher les sources d’énergie près des milieux où elle est consommée, Boralex, une entreprise de la région, nous a présenté un projet inspirant faisant appel à une énergie verte et propre. Nous avons accepté de les écouter », a confié Christian Côté.

La MRC a également tenu compte des conseils de la Fédération québécoise des municipalités. « La FQM nous a rappelé que, désormais, un producteur privé ne devrait plus exploiter de telles ressources à son seul bénéfice. Ainsi, en tant que partenaires d’un éventuel projet, nous nous assurons d’obtenir des bénéfices que nous pourrons réinvestir dans notre milieu », a fait valoir le préfet.

Ce dernier a aussi salué le travail accompli. « Je suis fier du travail que nous avons réalisé tous ensemble, a-t-il exprimé. Nous avons décidé dès le début de permettre à tout le monde de se prononcer. Maintenant, la suite de ce projet se retrouve entre les mains d’Hydro-Québec. »

Boralex déposera son projet le 12 septembre à Hydro-Québec.

Présence de quelques citoyens

Ils étaient quatre citoyens, trois hommes et une femme, à assister à cette séance extraordinaire du Conseil de la MRC. Ils ont notamment questionné les élus sur les distances avec les maisons, sur le nombre et l’emplacement des éoliennes et sur les profits.

« Ce qu’on vient faire, a indiqué Christian Côté, c’est qu’on crée une société dans un partenariat 50-50. La société générera des revenus, elle aura aussi des dépenses  et les profits d’opération seront divisés à parts égales. »

Et s’il n’y a pas de profits?, a demandé Pierre-Paul Leblanc de Sainte-Élizabeth-de-Warwick.

À cela, le directeur général de la MRC, Frédérick Michaud, se tourne vers la Fédération québécoise des municipalités. « On nous a confirmé que toutes les municipalités partenaires de projets éoliens ont des revenus garantis qui sont au rendez-vous et qui couvrent bien plus que la dette avec un taux de rendement entre 6 et 10% de la dette. En passant, cette dette est considérée comme un actif au niveau des affaires municipales et ne vient pas alourdir le fardeau des citoyens », a-t-il fait savoir.

Les scénarios financiers de Boralex, a-t-il dit, ont été revus par une firme de fiscalistes confirmant qu’ils tiennent la route selon les standards du marché. Et la marge de profit est réaliste.

À la question du nombre d’éoliennes prévu, on en compterait entre 32 et 43, à savoir 4 ou 5 à Victoriaville, 6 ou 7 à Sainte-Élizabeth-de-Warwick et entre 22 et 31 éoliennes à Sainte-Séraphine.

Mais l’endroit exact de leur implantation demeure inconnu pour le moment.

Comme le fait remarquer Frédérick Michaud, entre ce qui est déposé à Hydro-Québec et l’implantation finale, des changements peuvent survenir à la suite des

recommandations du BAPE.

À la citoyenne Annie Lampron de Sainte-Séraphine, inquiète de l’horaire des travaux durant la construction et du choix des chemins empruntés, le DG de la MRC a confié que, si le projet est retenu, le promoteur aura l’obligation de mettre en place un comité d’implantation, un comité de liaison entre le milieu et le promoteur. « Pour s’assurer que les préoccupations du milieu soient amenées à ce comité et voir ce qui peut être fait, a souligné M. Michaud. De là aussi l’enjeu pour les élus d’être assis au conseil d’administration. C’est aussi une garantie qu’on fait partie prenante des décisions. »

Par ailleurs, au moment où le projet ira au BAPE (Bureau des audiences publiques sur l’environnement), des représentations seront faites et le BAPE dicte des recommandations sur les heures des travaux notamment, a expliqué Frédérick Michaud. « Et pour qu’un parc éolien voit le jour, le gouvernement doit émettre un décret qui autorise le projet, décret qui précise aussi l’horaire de travail. Des mécanismes sont donc prévus au Québec pour encadrer les travaux des promoteurs. »