Projet éolien de L’Érable : le RDDA ferme les livres, mais demeure vigilant

Les membres du conseil d’administration du RDDA (Regroupement pour le développement durable des Appalaches) ont décidé de ne pas renouveler leur adhésion au Registraire des entreprises du Québec et de fermer leur compte à la caisse populaire. Le solde (300 $) a été remis à un groupe local offrant du répit en santé mentale au Centre municipal de Vianney.

Le mouvement citoyen à l’origine du RDDA remonte à 2005 alors qu’un comité de citoyens et d’élus, face à l’arrivée de promoteurs éoliens dans la région, privilégient un développement communautaire de cette énergie afin de minimiser les impacts sur les résidents (pollution sonore et visuelle, baisse de la valeur marchande des propriétés) et de maximiser la participation citoyenne et les retombées locales. La MRC et les maires choisiront plutôt l’approche industrielle des promoteurs.

Ce n’est qu’en 2007 que seront informés les résidents de Saint-Ferdinand du projet éolien industriel alors que la plupart des contrats sont déjà signés. Se forme alors le CIRPÉÉ (Comité pour une intégration réussie du projet éolien de L’Érable) qui, basé sur les orientations gouvernementales en matière d’énergie éolienne exige des autorités plusieurs études indépendantes sur le projet (sonores, tensions parasites, économique, paysagère, etc.) et des modifications au RCI (Règlement de contrôle intérimaire), adopté dans le plus grand secret et calqué sur les besoins du promoteur.

Devant une fin de non-recevoir de la part des élus, le CIRPÉÉ en vient à la conclusion que l’éolien industriel est incompatible avec le milieu habité. Tout résidant en milieu rural doit avoir les mêmes droits que ceux habitant les noyaux villageois : une distance séparatrice minimale de 2 km entre toute éolienne et toute habitation.

Le CIRPÉÉ devient alors, en mai 2009, le RDDA qui se donne le mandat de sensibiliser et d’informer la population, les élus et autres acteurs de la société sur les véritables enjeux et impacts de l’éolien industriel en milieu habité. Le RDDA n’aura de cesse, de façon rigoureuse et basée sur des faits vérifiables, de dénoncer l’inopportunité du projet éolien de L’Érable.

En douze ans, les actions du RDDA sont multiples et il a certainement contribué à l’augmentation des redevances aux propriétaires et aux municipalités.

Plutôt que de dresser son bilan, le RDDA propose d’évaluer brièvement les impacts du projet éolien de L’Érable en opération depuis 2013 :

Le projet éolien a-t-il créé des dizaines d’emplois et généré une intense activité économique dans la MRC de L’Érable tel que promis par le promoteur ? Tout au plus 3-4 emplois ont été créés et aucune autre activité économique n’a vu le jour pendant la phase d’opération. De plus, le promoteur a abandonné le projet du bâtiment de l’Étoile de L’Érable, bernant ainsi tous ceux qui ont appuyé ce projet pour des raisons économiques.

Le projet éolien est-il un projet rassembleur ? Le projet éolien a créé une profonde division sociale et a blessé beaucoup de gens qui en garderont longtemps les séquelles psychologiques.

Le projet éolien crée-t-il de la richesse ? Chaque année, le projet éolien de L’Érable génère des pertes de 30 millions $ chez Hydro-Québec; à l’échelle québécoise, ce sont jusqu’à maintenant des surcoûts de 8 milliards $ générés par cette filière, alors que l’hémorragie se poursuit et qu’Hydro-Québec continue année après année de délester ses barrages dans la nature à cause de surplus historiques. Avec pour conséquences, une hausse de 10% de la facture d’électricité des consommateurs et une réduction annuelle de plusieurs centaines de millions $ en redevances au gouvernement de la part d’Hydro-Québec.

Le projet éolien contribue-t-il à réduire les émissions de GES ? Aucunement, plus de 95% de l’énergie produite au Québec est d’origine hydro-électrique, une énergie qui émet très peu de GES.

L’énergie éolienne est-elle une énergie verte ? Des milliers de tonnes d’acier et de béton pour les socles et les tours, des pales de 7 tonnes en fibres de verre peu ou non recyclables, l’utilisation de tonnes de métaux rares extraits dans des conditions extrêmes de pollution environnementale, de nouveaux patrons de drainage qui modifient à la hausse les taux d’érosion, de sédimentation et de pollution des bassins versants sont quelques-unes des empreintes écologiques peu enviables laissées par les éoliennes industrielles.

Le RDDA s’est toujours indigné du traitement de faveur irresponsable, irréfléchi et irrationnel accordé aux promoteurs éoliens au détriment de l’intérêt public. Le RDDA ferme les livres, mais promet de rester vigilant et de continuer à dénoncer les abus et les mensonges de cette filière.