Pourquoi le palier rouge pour Arthabaska et L’Érable?

Si de l’incompréhension se fait sentir chez les citoyens, différents facteurs expliquent pourquoi les MRC d’Arthabaska et de L’Érable se retrouveront elles aussi en alerte maximale (zone rouge) dès vendredi.

Interrogée à ce sujet, Kellie Forand, agente d’information au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), souligne que quatre principaux éléments justifient le passage au palier rouge.

En premier lieu figure l’évolution du nombre de cas de COVID-19 au cours des dernières semaines dans les MRC d’Arthabaska et de L’Érable. «Même si ça semble assez stable au quotidien, il faut vraiment regarder au cours des dernières semaines. On se doit de prendre une vue d’ensemble», fait valoir Mme Forand.

Dans Arthabaska, précise-t-elle, on ne recensait que peu de cas jusqu’au début septembre. «Puis tout d’un coup, à partir du 13 septembre, on enregistre une vingtaine, une trentaine de cas par semaine. Même si c’est stable, il y a eu une augmentation marquée qui est préoccupante», note-t-elle.

Dans la MRC de L’Érable, bien que les chiffres soient plus petits, la région, depuis deux semaines, enregistre des hausses importantes. «On est passé de quelques cas à 5, puis à 12 cas pour la semaine du 4 octobre, ça fait une augmentation marquée», souligne l’agente d’information.

Par ailleurs, la décision de passer au rouge se fonde aussi sur le nombre de nouveaux cas par jour par 100 000 habitants. «Un taux supérieur à 10 cas par jour par 100 000 habitants fait partie des critères justifiant le passage au palier rouge», précise Kellie Forand.

Or, le Centre-du-Québec a récemment dépassé ce seuil de 10. Le nombre moyen se situe à 12,08 nouveaux cas par jour par 100 000 habitants.

Troisièmement, la hausse du nombre d’éclosions a également été considérée. «On en a connu dans Arthabaska et L’Érable, une situation qu’on suit de près, parce qu’on sait qu’une éclosion peut générer plusieurs cas  assez rapidement. C’est un facteur préoccupant», explique-t-elle.

Enfin, la proximité géographique des MRC d’Arthabaska et de L’Érable avec des zones rouges limitrophes constitue l’autre facteur dont on a tenu compte. «On sait qu’il y a de la mobilité des gens qui travaillent à l’extérieur de ces deux territoires. C’est un élément qui contribue au fait que c’est plus sage de passer  à la zone rouge», fait-elle remarquer.

Quant aux hospitalisations, on observe une tendance à la hausse, mais les autorités, jusqu’ici, n’ont pas eu à recourir à l’unité de Drummmondville. «Le taux est préoccupant et on le suit de près, mais il n’est pas particulier à Arthabaska-Érable. C’est pourquoi il n’a pas été inclus dans les facteurs de changement de palier», indique Kellie Forand.

Les malades nécessitant une hospitalisation sont dirigés vers Trois-Rivières qui dispose de 52 lits, en plus de 16 lits que compte l’unité drummondvilloise.

Lors de la première vague de la COVID-19, la Mauricie-Centre-du-Québec a connu beaucoup plus d’hospitalisations que la situation actuelle à ce jour. On se souviendra que le recours à du délestage a été nécessaire pour l’obtention de lits supplémentaires, en plus de l’ouverture de l’unité à Drummondville.

Chaque hospitalisation, observe l’agente d’information, nécessite du personnel dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre, particulièrement le manque d’infirmières, une réalité vécue partout au Québec. «Tous nos efforts vont au recrutement des prochaines cohortes pour s’assurer de bonifier nos équipes. Mais en attendant, on doit pallier ce manque du mieux qu’on peut», confie-t-elle.

Enfin, aucune durée n’a été précisée pour la zone rouge, une durée indéterminée, du moins pour les dernières zones ayant été ajoutées. «Cela va avec l’évolution de la situation. Il est impossible pour le moment de statuer sur la durée des zones rouges. On sait cependant qu’une durée de 28 jours peut avoir un impact pouvant être important et faire une grande différence si les gens se mobilisent et respectent les mesures», conclut-elle.