«Pour moi, ça a tout changé»

La simple action de signer sa carte d’assurance maladie pour consentir au don d’organes peut permettre de sauver des vies, mais aussi avoir des répercussions sur les générations futures.

Greffée du foie à l’âge de 19 ans, Audrée Descheneaux, de Saint-Robert, tenait à se rendre à Tingwick dimanche afin de participer au Défi Chaîne de vie. Au Centre-du-Québec, l’objectif visé pour l’occasion consistait à escalader le Mont Gleason pour sensibiliser les gens à cette réalité.

Au début des années 2000, elle se trouvait en Ontario où elle faisait un voyage en sac à dos. En pleine santé, elle est subitement tombée malade. À l’intérieur d’une semaine, elle a été diagnostiquée d’une hépatite fulminante, puis elle a subi une opération nécessaire à sa survie. Son donneur avait alors 88 ans.

«Pour moi, ça a tout changé. Je serais décédée il y a de cela 14 ans, alors que maintenant j’ai trois enfants. C’est toute une branche de mon arbre généalogique qui est sauvée grâce à ce donneur-là. Ça n’a pas de prix. C’est extraordinaire.»

Elle espère maintenant voir le don d’organes devenir une pratique encore plus répandue pour aider un maximum de personnes. Par sa propre expérience, elle constate que personne ne devrait s’empêcher de signer sa carte en raison de son état de santé. La responsabilité de juger appartient aux médecins. «Si on est d’accord, on signe et on laisse soin aux docteurs de prendre des organes s’il y en a à prendre.»

Un baume sur une tragédie

Également présente à l’activité, Caroline St-Amour, de Brossard, a vécu une situation différente. Dans son cas, lors du décès de sa mère, son frère et elle ont traversé le processus du don. Avec du recul, elle constate que ce geste peut apaiser le deuil.

«Le fait de savoir qu’elle sauvait des vies et qu’elle continuait à vivre à travers d’autres gens, ça m’a vraiment aidée à passer au travers. C’est un gros baume qui fait du bien sur une tragédie.»

En plus de signer la carte, pour que les volontés du défunt soient respectées, ses proches doivent avoir été mis au courant, car le mot final leur revient, ajoute-t-elle. «Je rêve du jour où ça va être automatique. Comme ça on va arrêter de perdre des vies.»

Le Défi Chaîne de vie était présenté dans un total de 14 régions à travers tout le Québec durant la dernière fin de semaine.