Pompiers de Victo : la nouvelle convention crée des postes à temps plein

Ce ne sont pas tant les clauses salariales qui particularisent la nouvelle convention collective des pompiers de Victoriaville. Ce qui caractérise l’entente qu’on vient de signer pour cinq ans, c’est l’introduction de la notion de pompiers à temps plein.

Actuellement, le service de sécurité publique de la Ville de Victoriaville s’appuie sur une brigade de 52 pompiers à temps partiel et sur une dizaine de cadres.

Dès décembre, la nouvelle convention collective prévoit donner la permanence à quatre de ces pompiers à temps partiel.

Au terme de la convention collective et si les finances de la Ville le permettent, la brigade pourrait se composer de 16 pompiers à temps plein. Chaque année, au moment de confectionner son budget, le conseil municipal aura à prendre la décision d’allouer, ou non, la permanence à quatre nouveaux pompiers pour en arriver «idéalement» à 16 en décembre 2021.

Tant du côté de la Ville que du côté syndical, le maire André Bellavance et le président du Syndicat des pompiers de Victoriaville – CSN, Frédéric Bilodeau se sont montrés satisfaits de cette entente, laquelle permettra d’offrir un «service adapté» a souligné ce dernier.

Le maire Bellavance, le directeur général, Martin Lessard et le directeur du service de la sécurité publique, Martin Leblond ont expliqué pourquoi la Ville avait accepté de revoir son organisation.

La Ville grossit et les exigences gouvernementales en matière de sécurité incendie créent de plus en plus de pression sur les pompiers. La Ville paie pour leur formation et parce qu’elle n’a pas d’emploi à temps plein à leur offrir les voit partir vers d’autres villes, a déploré le maire.

La création de postes à temps complet devrait créer plus de stabilité à la caserne et contrer les problèmes de recrutement, ont soutenu les autorités municipales.

«On était rendus là», a renchéri Martin Leblond. Victoriaville n’était peut-être pas la dernière ville de sa taille à ne pas avoir de pompiers à temps plein, a-t-il précisé, mais elle «figurait au bas de la liste», derrière des villes comme Valleyfield, Shawinigan, Sorel. Il a poursuivi en disant que le nouveau contrat de travail ferait évoluer le service. «Les pompiers doivent être multitâches; ils ont aussi à offrir des services de prévention et à adopter l’approche-citoyen.»

Le service incendie coûtera évidemment plus cher à la Ville, quelque 200 000 $ de plus chaque fois que la permanence sera accordée à quatre nouveaux pompiers, a spécifié Jean Mercier, directeur des ressources humaines à la Ville.

C’est l’intégration de la notion de permanence qui a «engraissé» la convention collective des pompiers, a souligné ce dernier. Et c’est en raison de cet aspect que les porte-parole syndicaux ont choisi de s’affilier à la CSN.

Jusqu’ici, les pompiers composaient une unité indépendante. Le vice-président du Syndicat, Luc Pépin, a expliqué qu’il s’était tourné vers la CSN parce qu’elle offrait le soutien technique pour formuler les termes de la toute nouvelle convention, tout en respectant l’«autonomie» du Syndicat.

Le conseiller syndical, Stéphane Lemaire a dit que les sept séances de négociations entre les pompiers et la Ville s’étaient déroulées sans anicroche. «C’est une négo de rêve», a-t-il commenté.

Et, encore là, c’est ce nouveau statut ne concernant pas tous les pompiers qui, selon les représentants syndicaux, expliquerait que les termes de la nouvelle entente ont été acceptés dans une proportion de 74% par une quarantaine des 52 pompiers de la caserne.

La dernière convention collective était échue depuis le 31 décembre 2016. Elle prévoit par ailleurs des augmentations salariales de 2,25% par année pour chacune des deux premières années de la convention (2017-2018) et de 2% pour les trois dernières (2019 à 2021).

Le président Frédéric Bilodeau a indiqué, par ailleurs, que la convention offrait un horaire «moins contraignant» aux pompiers. Le maire a soutenu que la signature de ce contrat constituait une «très bonne nouvelle» parce qu’il y avait «équilibre entre la capacité de la Ville et le bonheur des employés».