Politique : Pauline Marois se raconte
Première première ministre de l’histoire du Québec, Pauline Marois revient sur sa vie politique dans un livre intitulé «Au-delà du pouvoir. Avec la collaboration de l’auteure Élyse-Andrée Héroux, la fille de la Basse-Ville dont peu s’avance à mettre en doute le sens de l’engagement offre un survol des cinquante dernières du point de vue d’une militante sociale pour qui l’action politique est venue s’ajouter plus tard. Un ouvrage qui souhaite également mettre en lumière les enjeux soulevés par la faible représentation des femmes dans la sphère politique.
«De grands mouvements agitaient pourtant les États-Unis et l’Europe. Chez nous paraissait Option Québec, l’essai où René Lévesque exposait le projet constitutionnel d’un regroupement de libéraux progressistes qui, après avoir quitté le Parti libéral, formeraient le Mouvement souveraineté-association… Le Front de libération du Québec se livrait à des actes terroristes; durant la décennie 1960, ses bombes avaient secoué des monuments, des casernes militaires, des édifices qui symbolisaient notre statut colonial… J’ai vu passer tout ça à l’époque. Mais mes préoccupations étaient sociales, humaines, égalitaires. Et pour moi, le social et le politique n’avançaient pas encore main dans la main», explique Pauline Marois pour qui le déclic va survenir lors de ses études en service social à l’Université Laval.
«À l’université toutefois, l’étincelle est survenue. Petite flamme en moi, qui s’aviverait de manière fulgurante. Au fil du baccalauréat, j’ai réalisé une étude sur les conditions de logement dans la Basse-Ville de Québec. Plus tard, avec mon amie Catherine, nous avons occupé des emplois d’été à l’Agence des services sociaux de la Côte-Nord; on m’avait chargée d’évaluer les foyers d’accueil, et Catherine veillait à l’évaluation et au placement des enfants. On me formait à bien connaître les organismes et les cadres sociaux, à voir les difficultés, les manques, les défis, à comprendre les mécanismes d’intervention. Et le cursus en était un de conscientisation. Le rôle que jouaient les gouvernements et leurs impacts dans la vie réelle des citoyens m’apparaissaient de plus en plus clairement. De là, il ne me faudrait pas longtemps pour m’éveiller à la question nationale, et à tout ce qui était en train de se passer dans la politique québécoise. Il ne me restait qu’un pas à faire», explique celle qui militera rapidement au Parti québécois.
Après un passage remarqué à titre de chef de cabinet de Lise Payette dans le premier gouvernement de René Lévesque, Pauline Marois est élue députée pour la première fois en 1981. Dans les différents gouvernements péquistes, elle occupera la plupart des ministères d’importance avant de devenir première ministre le 4 septembre 2012. Ce qui ne l’empêche pas d’identifier, encore aujourd’hui, la politique comme étant un boys club.
«Je trouve cela profondément triste, mais les femmes se sentent encore, souvent, comme des imposteurs en politique», déplorait récemment Pauline Marois dans une entrevue à La Presse canadienne.
Se terminant quand même sur une note d’espoir indépendantiste avec un «À la prochaine fois» adressé à ses enfants et ses petits-enfants, notons que «Pauline Marois : au-delà du pouvoir», un livre de 424 pages, est édité par Québec-Amérique.
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