«Piège à contraventions?»

VICTORIAVILLE. Bruno Nadeau n’aura pas été le seul à écoper d’une contravention pour avoir obstrué le trottoir en se garant en bordure de la rue des Hospitalières. En 2014, la Ville a délivré 360 constats d’infraction de ce type, la majorité dans ce secteur.

M. Nadeau devra se présenter à la cour municipale de Victoriaville le 27 janvier prochain lui qui conteste le bien-fondé de l’infraction.

Ce n’est pas la facture de 33 $ qui l’incite à plaider non coupable. Il argue d’ailleurs que sa voiture n’était pas garée «sur» le trottoir comme le stipulait l’avis reçu en mars 2014, mais qu’elle «surplombait» le trottoir.

Un piège?

M. Nadeau en a contre le fait que rien n’indique comment il faut se garer à cet endroit. Il n’existe ni signalisation, ni panneau d’affichage et la configuration même du stationnement ne facilite pas les choses, observe-t-il.

Il en parle d’ailleurs comme d’un «piège à contraventions» dans une lettre qu’il a adressée au maire de Victoriaville en décembre dernier. Il y évoque le fait que des contraventions seraient distribuées à «outrance» selon la «tolérance et l’humeur» des préposés.

Dans sa lettre justement intitulée «Pièges à contraventions?», le résident de Sainte-Anne-du-Sault écrit qu’il est «malheureux de constater que le lignage de la rue et ses délimitations font grandement défaut. La plupart des véhicules surplombent le trottoir et ce plus ou moins et ce qui était mon cas. Aucune information de contraventions sur les panneaux longeant cette portion de rue n’indique les délimitations à respecter vis-à-vis ce trottoir. Pourtant ce stationnement existe depuis très longtemps avec comme seule réglementation affichée d’un stationnement de deux heures.»

Toujours dans sa lettre, il soumet des solutions afin que la population puisse continuer de profiter de ce stationnement gratuit. Il suggère de tracer des lignes jaunes pour marquer, derrière comme devant, les limites des aires de stationnement. Il soumet aussi l’idée que cette portion de la rue des Hospitalières soit à sens unique, les automobilistes entrant par la rue Girouard pour se garer dans un angle contraire à l’actuel. Cela permettrait aux conducteurs de mieux apprécier la distance par rapport au trottoir, soutient-il.

Le constat d’infraction qu’a reçu M. Nadeau fait référence à l’article 70 du Règlement 50-1994 que l’on peut trouver sur le site de la Ville de Victoriaville (http://www.ville.victoriaville.qc.ca/upload//Reglements/files/Lng/50fr-CA.pdf). Il stipule qu’il est interdit à tout conducteur de stationner un véhicule sur un trottoir, dans une traverse de piétons, dans un espace réservé aux taxis, sur un pont, sur une voie élevée, sur un viaduc, dans un tunnel, etc.

«La Ville est consciente qu’il y a une problématique à cet endroit et on est en train d’étudier diverses solutions», soutient Charles Verville, coordonnateur de la division des communications. Il dit que diverses options, même la configuration, sont analysées et que des changements pourraient être apportés d’ici quelques semaines.

Il réfute l’idée que la Ville évite délibérément d’agir dans ce secteur pour piéger les automobilistes et ainsi faire le plein d’amendes. Il rappelle que là comme ailleurs, le trottoir doit rester accessible tout autant aux piétons, aux gens à mobilité réduite qu’aux employés municipaux qui, à bord, de leur chenillette ont à le déneiger.