Pénurie de préposés aux bénéficiaires : travail-études, une solution?

Nécessité fait loi. La pénurie de préposés aux bénéficiaires (PAB) a forcé la créativité du centre Vision 20 20. L’institution offrira la conciliation travail-études dès le début de la formation pour les élèves de la prochaine cohorte, celle qui s’inscrit au programme commençant le 12 mars.

Il s’agit d’une expérience-pilote par laquelle le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec garantit un emploi, pendant et à la fin du programme de formation.

Une séance d’information donnant tous les détails de la nouvelle option s’organise pour le jeudi 22 février à 18 h 30 à Vision 20 20 au 595, rue Notre-Dame Est à Victoriaville.

«C’est une très bonne nouvelle», a indiqué Mathieu Desjardins, directeur adjoint aux ressources humaines du CIUSSS parlant de cette proposition innovatrice.

Il croit que la formule pourrait contribuer à pallier le manque de main-d’œuvre dans les établissements… ce manque expliquant les «conditions pas toujours faciles» pour ceux et celles qui exercent actuellement le métier.

Il a indiqué qu’il manquait quelque 300 préposés aux bénéficiaires dans le réseau du CIUSSS qui en fait travailler quelque 2500.

Les conditions de travail et la «mauvaise presse», comme l’a évoqué Isabelle Cantin, directrice des centres de formation professionnelle de la Commission scolaire des Bois-Francs (CSBF), ont un effet dévastateur sur les inscriptions au programme.

Pour la première fois, le centre de formation professionnelle Vision 20 20 n’a accueilli qu’une douzaine d’inscriptions, a indiqué Steeve Demers, coordonnateur du programme santé de l’institution. Une cohorte compte environ 24 élèves habituellement.

L’option travail-études devrait, selon lui, s’attirer davantage d’élèves. Il a reconnu que les besoins en main-d’œuvre étaient immenses et grandissants. Il a loué le travail des préposés, «des gens de cœur» qui pratiquent un métier qu’il faudrait valoriser, étant les «yeux» de l’équipe de soins.

Et c’est un métier qui s’apprend, a-t-il ajouté.

La formule que propose Vision 20 20 est unique. Dès le début de leur formation de 750 heures (de mars à décembre pour la prochaine cohorte), les élèves pourront rapidement prendre contact avec leur milieu de travail, devenant «aides de service» à raison d’une fin de semaine sur deux. Ils seront rémunérés pour leur travail, à raison de 18 $ de l’heure. «De toute façon, les élèves travaillent déjà la fin de semaine, occupant souvent un emploi au salaire minimum», a répondu M. Demers. Au total, on a estimé que les élèves pourraient toucher quelque 7 000 $ en salaire au cours de leur formation.

En juillet, en pleine période de vacances, les élèves seront appelés à prendre du service pour des remplacements en travaillant comme PAB étudiant. À la fin de leurs études, ils auront cumulé expérience et compétences afin de postuler un emploi dans le réseau, les perspectives étant intéressantes en ce sens, a précisé M. Desjardins.

M. Demers a ajouté que grâce à l’alternance travail-études, le nombre de jours de stage pourrait être réduit, les évaluations en milieu de travail étant plus rapides. Une bourse de 1 700 $ sera tirée au sort parmi ceux et celles qui ont obtenu leur diplôme d’études professionnelles.

Aucune réservation n’est nécessaire pour assister à la soirée d’information. Les personnes désireuses de s’inscrire au programme ce soir-là peuvent communiquer au 819 751-2020 pour savoir quels sont les documents requis.