Pas «problématique ni tragique» le taux d’inoccupation au centre-ville

VICTORIAVILLE. Malgré les perceptions qu’on peut en avoir, le taux d’inoccupation des locaux du centre-ville de Victoriaville n’a pas atteint un seuil critique, lequel pourrait se situer autour de 15%. «À 9%, ce n’est pas problématique ni tragique. Cela permet d’amener un changement, d’insuffler un nouveau dynamisme», a dit Sylvain Gariépy, de la société Provencher_Roy urbanisme.

La firme a été mandatée pour poser un diagnostic sur l’état du centre-ville, la Ville de Victoriaville voulant le revitaliser.

Non seulement la firme pose un diagnostic, mais elle a pour mandat de rédiger un projet de programme particulier d’urbanisme, un PPU. Cet outil réglementaire fixera des orientations et donnera plus de pouvoirs à la Ville de Victoriaville pour intervenir dans le secteur, a expliqué Jean-François Morissette, directeur du service municipal de gestion du territoire.

Pour confectionner le projet de PPU, la firme Provencher_Roy s’appuiera sur ce qu’elle a constaté et se nourrira des idées émises lors des consultations publiques. Par le www.monidee.ca, la Ville a déjà attiré 5000 répondants ayant suggéré des idées, commenté et voté.

Mercredi soir, une vingtaine de citoyens – beaucoup moins que pour la première étape – ont participé à la présentation du diagnostic (que l’on trouvera sur le site Internet de la Ville) et ont pu apposer sur des cartes leurs solutions visant à dynamiser le centre-ville, à le rendre plus attractif, dans le quadrilatère bordé par la rivière Nicolet, le boulevard des Bois-Francs, la rue Saint-Jean-Baptiste et la rue DeBigarré.

Pas mort le centre-ville

Le diagnostic livré par l’urbaniste Gariépy passe par des chiffres et des observations sur le terrain.

Il a précisé que le taux d’inoccupation des locaux du centre-ville de 9% avait été calculé en février dernier. Le pourcentage fait référence aux locaux vacants, pas aux superficies. Et depuis février, d’autres locaux ont été désertés avec le déménagement d’Épidermia et la fermeture du restaurant Myosotis.

Certaines données montrent que près de la moitié des ménages résidant au centre-ville ont des revenus de moins de 30 000 $. Les loyers étant moins chers, il y a moins d’investissements dans le cadre bâti, a dit l’urbaniste.

D’autres statistiques révèlent qu’il y a, au centre-ville de Victoriaville, un peu plus de restaurants et de lieux de divertissement (26%) qu’ailleurs dans ce qu’on considère comme une artère commerciale dynamique (18%). Il y aurait carence d’établissements où l’on fait des achats courants (11% au lieu de 13%) et des semi-courants (21% au lieu de 31%).

Reste que, côté divertissement, la Ville de Victoriaville ferait un «bon coup» en construisant son Carré 150 en plein cœur de son centre-ville, a indiqué M. Gariépy. Cela créera une force d’attraction.

Des faiblesses

Il a identifié des faiblesses. Comme les problèmes de circulation, surtout de cohabitation entre les automobilistes, les piétons et les cyclistes, ce bien trop large carrefour à l’intersection De Bigarré et Notre-Dame Est, le manque d’uniformité des trottoirs.

Il y a suffisamment de stationnements au centre-ville, estime encore la firme. Mais ils sont peu verts. Repérant tous les établissements qui génèrent de l’achalandage comme le Cégep, le Centre des congrès, le réservoir Beaudet, etc. l’urbanisme dit qu’il faut, à partir de ces lieux, créer une signalisation afin de faire converger les visiteurs au centre-ville.

M. Gariépy s’est fait reprocher d’avoir donné des exemples américains et européens pour donner des idées de ce qu’on peut créer comme parcs, espaces publics, stationnements, etc. On n’a pas les moyens new-yorkais ou londoniens, a-t-on fait remarquer.

À faire disparaître?

Certains lieux du centre-ville, comme la station-service à l’angle de Notre-Dame et De Bigarré, le vaste édifice qui a déjà abrité Buropro et l’église Saints-Martyrs devraient-ils disparaître ou se transformer?

La question est lancée et les réponses divergent.

Pour ce qui concerne le poste d’essence Le Relais, on y verrait, à la place, un espace public orné d’une œuvre d’art, un lieu d’accueil, une porte d’entrée sur le centre-ville. Au seul plan esthétique, a observé Sylvain Gariépy, il faut questionner la présence de cette station.

On ne s’entend pas sur le sort du centre commercial situé à l’angle de De Bigarré et du boulevard des Bois-Francs Nord. Le faire disparaître? Le densifier? Ou tout au moins verdir une partie de son vaste stationnement?

Même question pour le stationnement De Bigarré? Le verdir ou y installer le Terminus de Victoriaville ou un marché public?

Quant à l’église Saints-Martyrs, certains veulent la démolir pour y faire passer le prolongement de la rue de Coursol. D’autres souhaiteraient qu’on la convertisse en complexe résidentiel.

Là où on s’entend, c’est sur la piétonnisation de la rue de la Gare, sur des changements quant à la circulation automobile autorisée sur la rue Notre-Dame Est après avoir mené une étude.

Prochaines étapes

Une troisième consultation publique aura lieu en juin sur le projet de programme particulier d’urbanisme que présentera la firme Provencher_Roy.

Une fois adopté par le conseil, c’est la firme d’ingénierie Services Exp qui sera chargée de produire les plans et devis et estimer les coûts des actions que la Ville décidera d’entreprendre, notamment celles visant les transformations sur la rue Notre-Dame Est. Ce chantier, la Ville veut l’entreprendre dès le printemps 2016.

15 idées à classer par ordre d’importance

Créer une place publique polyvalente à proximité du Carré 150.

Repenser les rues Notre-Dame Est et Saint-Jean-Baptiste pour qu’elles deviennent à sens unique.

Réaménager la rue Notre-Dame Est pour en faire une rue partagée avec trottoirs au même niveau.

Installer un mobilier urbain distinctif pour le secteur du centre-ville.

Verdir le centre-ville afin de diminuer la présence des îlots de chaleur.

Reconfigurer l’intersection des rues Notre-Dame Est et de Bigarré.

Construire un bâtiment marquant l’entrée du centre-ville tout en remplaçant l’usage station-service.

Optimiser l’aménagement des aires de stationnement sur rue et hors rue.

Piétonniser la rue de la Gare.

Construire un bâtiment structurant (hôtel, immeuble à bureaux, etc.) à l’intersection des rues De Bigarré et Perreault.

Mettre en place des escales numériques fournissant des renseignements sur le centre-ville.

Créer des liens actifs entre la Route verte et le centre-ville.

Mettre en œuvre des programmes de rénovation commerciale.

Concevoir une signalétique unique installée stratégiquement dans la ville afin de faciliter l’accès au centre-ville.

Développer un marché public en plein cœur du centre-ville.