Olymel à Princeville : une fermeture sans avertissement

La fermeture définitive de l’usine de désossage et d’emballage de Princeville annoncée par Olymel, et prévue le 10 novembre, a pris le milieu par surprise.

Le maire de Princeville, Gilles Fortier, dit même l’avoir appris par la bouche des médias. « Ce n’est pas coutume avec Olymel qui habituellement communique avec l’hôtel de ville avant d’annoncer toute nouvelle », affirme le magistrat. « Il n’y a rien de notre côté qui laissait entrevoir un tel dénouement puisqu’on travaillait de concert avec l’entreprise sur un projet concernant le futur de l’usine. Tout ce travail n’aura finalement servi à rien », se désole M. Fortier conscient que tout n’est pas rose dans l’industrie du porc frais. « C’est une nouvelle qui frappe. Je n’ose imaginer ce qu’il en est pour les travailleurs. J’espère qu’ils pourront se trouver un travail ailleurs dans la région, même si la conjoncture n’est pas aussi favorable cette année qu’elle ne l’était l’année dernière », a-t-il indiqué.

Réaction du député Lefebvre

De son côté, le député d’Arthabaska, Eric Lefebvre, parle d’une triste nouvelle pour tous les employés d’Olymel de Princeville. « Je pense à eux, je pense à leurs familles. C’est une nouvelle qui est difficile et que l’on n’a pas vue venir. » Pour M. Lefebvre, la perte de 301 emplois pour Princeville, c’est majeur. « Je suis déjà en mode solution. J’ai communiqué avec la ministre de l’Emploi et son cabinet. Nous sommes à mettre en place un comité d’aide pour le reclassement. Que ce soit pour les emplois, de la formation, de l’orientation, nous serons là pour appuyer les travailleurs dans la transition. »

Le député d’Arthabaska ajoute qu’on se doit de travailler tout le monde ensemble le plus rapidement possible afin d’aider nos travailleurs à se replacer. « Le taux de chômage est à 2,8% au Centre-du-Québec. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des emplois qui sont disponibles dans L’Érable. »

Réaction du député Berthold

Le député de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold, dirige lui aussi sa première pensée vers tous les travailleurs qui ont perdu leur emploi. « Ce n’est jamais facile à apprendre, surtout qu’on ne s’attendait pas à ce que ça arrive si vite. Comme maire à Thetford Mines, j’ai vécu la fermeture des deux dernières mines. Ce ne sont pas de belles journées, ni pour les travailleurs et leurs familles pas plus que pour le milieu qui va aussi en subir les conséquences, qu’on pense aux petits commerces. La perte de 301 jobs, quand même très bien rémunérées, ce n’est pas rien. »

Pour M. Berthold, cette fermeture est d’autant plus surprenante qu’il y avait des discussions pour améliorer l’usine. « Princeville faisait partie des usines où la direction d’Olymel souhaitait relocaliser des travailleurs de son usine de Vallée-Jonction qui avait été fermée en avril. À ce moment-là, on s’est dit qu’Olymel avait terminé sa restructuration. C’est franchement incompréhensible la manière qu’a choisie Olymel pour gérer cette nouvelle fermeture. »

Olymel a quand même été très clair sur les raisons de la fermeture. « C’est une question économique. Le marché du porc est à un très bas niveau. La Chine n’achète plus. Il y a donc peu d’espoir de voir Olymel revenir sur sa décision rouvrir l’usine d’autant plus qu’elle dispose d’autres installations plus modernes ailleurs et qui sont capables de faire tout le traitement du porc frais qui se faisait à Princeville. »

Depuis qu’il n’y avait plus d’abattage à Princeville, les employés se doutaient bien qu’un jour l’usine fermerait ses portes. « Mais, personne ne s’attendait à ce que ce soit aussi rapide. Un comité de reclassement va être mis sur pied pour les travailleurs. Certains pourront être relocalisés dans les autres installations d’Olymel ailleurs. Mais, nous espérons garder le plus possible de nos citoyens chez nous. Il y a des jobs qui sont disponibles dans plusieurs entreprises de la région. » Pour ce qui est des 33 travailleurs étrangers temporaires, M. Berthold espère qu’Olymel ne les « attachera » pas à une autre de leurs usines et que ceux qui le désirent pourront continuer à rester chez nous.

M. Berthold entend suivre le dossier de près avec les intervenants. « Mon bureau sera également disponible pour aider les travailleurs qui pourraient avoir certaines difficultés, qu’il s’agisse de l’assurance-emploi par exemple ou autres dossiers », a-t-il indiqué en terminant.