Notes discordantes concernant l’entente avec Diffusion Momentum

Deux conseillers, Yanick Poisson et Marc Morin, ont voté contre le protocole d’entente entre la Ville de Victoriaville et Diffusion Momentum adopté finalement à la majorité, lundi soir, lors d’une séance virtuelle extraordinaire.

C’est le conseiller Poisson qui a demandé la tenue du vote sur cette entente de trois ans, qui prend effet rétroactivement au 1er juillet 2020, et qui prévoit notamment une contribution financière bonifiée de la Ville passant de 500 000 $ à 600 000 $ par année.

Sa dissidence, a-t-il dit, ne vise pas tant l’entente que sa date d’entrée en vigueur.

Et d’entrée de jeu, Yanick Poisson a affirmé qu’il n’avait rien contre Diffusion Momentum et la culture. «J’assiste régulièrement à des spectacles. J’ai des amis qui y travaillent. Je n’ai rien contre la culture, je fais d’ailleurs partie de ses artisans», a-t-il plaidé.

Le conseiller Yanick Poisson a demandé le vote. (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

La question de la rétroactivité au 1er juillet le préoccupe. «On nous recommande d’accorder un budget de fonctionnement à Diffusion Momentum afin de lui permettre d’arriver lors d’une année normale. Mais cette année n’a absolument rien de normal. Pour cette raison, je propose plutôt de commencer l’entente en 2021 une fois la pandémie terminée», a-t-il confié, tout en signalant que la Ville n’a pas retiré  son aide financière bien que Diffusion Momentum n’ait présenté que peu de spectacles cette année.

«Le gouvernement du Québec, lui, a maintenu et même bonifié ses programmes pour les salles de spectacles. L’organisme et ses employés ont eu également accès à des programmes d’aide du Fédéral», a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, le conseiller Poisson a tenté à deux reprises, mais sans succès, d’avoir accès aux chiffres de Diffusion Momentum. «J’en ai fait la demande à deux occasions pour avoir une idée de leur situation. J’aurais peut-être aujourd’hui voté en faveur de l’entente. Mais on n’a pas été en mesure de me les fournir», a-t-il fait savoir, ajoutant ainsi qu’il ne pouvait se permettre de donner un «chèque en blanc», à l’organisme.

«D’autant, a-t-il poursuivi, qu’en situation de pandémie, plusieurs Victoriavilloises et Victoriavillois ont perdu leur emploi. Et des entreprises se demandent si elles pourront rouvrir après cette situation ne sachant pas si elles éviteront la faillite.»

Yanick Poisson a fait valoir que c’est le temps pour tout le monde de se serrer la ceinture. «C’est le temps pour la Ville, le temps pour les citoyens, le temps également pour Diffusion Momentum. En tant qu’élu, considérant mes valeurs et mes convictions personnelles de saine gestion,  je m’oppose à la résolution telle que formulée», a-t-il conclu.

Le résultat de longues discussions

Le maire André Bellavance (Photo www.lanouvelle.net)

Cette entente triennale avec Diffusion Momentum est le résultat de quelques années de discussions et de négociations, a expliqué, après la séance, le maire André Bellavance. «Le Carré 150 est arrivé, il a été construit, mais certaines choses n’avaient pas encore été finalisées. L’entente concerne notamment l’entretien et le fonctionnement. On devait peaufiner tout ça», a indiqué le premier magistrat.

«Après cinq ans, on était dû pour une mise à jour de cette entente qui survient dans un contexte de partenariat, a renchéri le directeur général de la Ville, François Pépin. On travaille avec eux et l’entente est excellente.»

Les élus ont aussi adopté une modification à la convention d’emphytéose afin de procéder à la formation d’un comité pour la gestion du bâtiment.

Comme l’édifice reviendra à la Ville après 30 ans, on veut s’assurer qu’il soit en bon état. «On met sur pied un comité pour la pérennité de l’actif, un bâtiment immense et magnifique», a exprimé François Pépin, précisant que des représentants de Diffusion Momentum et des gens de la Ville spécialisés en immobilisations composeront ce comité.

«Les discussions ont permis aux intervenants de conclure que la mise en place d’un comité constituait la meilleure façon de s’assurer que le bâtiment soit bien entretenu au fil des ans. Le comité déterminera ce qu’il y a à faire et assurera le suivi des travaux à faire et de ce qui aura été fait. Ça sera clair pour tout le monde», a terminé André Bellavance.