Mise en place d’une coalition pour contrer la fermeture possible du CLSC de L’Érable

SANTÉ. Devant les rumeurs qui demeurent persistantes, une coalition composée de la FSSS-CSN, du Syndicat de la santé et des services sociaux d’Arthabaska-Érable (SSSAE-CSN) ainsi que d’importants acteurs socio-économiques de la région de Plessisville s’organise afin d’empêcher la fermeture possible du CLSC de L’Érable.

C’est en présence d’une vingtaine de travailleurs du CLSC de L’Érable en grève à l’occasion de la négociation du secteur public que le vice-président de la région Cœur-du-Québec à la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS-CSN), Claude Audy, a fait savoir que cette coalition allait tout mettre en œuvre pour faire reculer le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.

«La fermeture du CLSC est pour nous l’exemple parfait des impacts du projet de loi 10 et des mesures d’austérité du gouvernement sur les soins et les services rendus à la population», a expliqué Claude Audy. «Il est inacceptable que les gens de Plessisville aient à se rendre à Victoriaville pour avoir accès à des soins», a-t-il dénoncé sans oublier l’effet d’engorgement que cela entraînerait à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. «Une telle décision prouve une fois de plus que l’approche centralisée imposée au réseau par le ministre Barrette sert mal les citoyens.»

Un premier cheval de bataille

«Quand on nous parle de réorganisation dans notre réseau, ce n’est jamais bon signe», a laissé savoir M. Audy. «Nous entendons bien des choses au sujet de l’urgence ainsi que des services de laboratoire et de radiologie, mais l’employeur ne veut rien confirmer. Il n’est pas question de perdre des services à Plessisville qui va nous servir aussi de premier cheval de bataille en prévision de fermetures d’autres CLSC comme à Victoriaville par exemple.»

M. Audy rappelle également que la population de Plessisville et de la MRC de L’Érable avait déjà gagné une bataille il y a une dizaine d’années pour le maintien de l’urgence ainsi que les services de laboratoire et de radiologie au CLSC de L’Érable.

«Nous avons cependant la même inquiétude que lors de la fermeture du CHSLD de Saint-Ferdinand. Nous l’avions su seulement 30 jours d’avance alors que la semaine précédente on nous disait encore que la décision n’était pas prise. Cette fois-ci, on s’organise le plus vite possible pour mettre de la pression», de faire savoir le porte-parole syndical.

Certaines rumeurs font aussi état de la transformation du CLSC en Groupe de médecine familiale. «La transformation du CLSC en GMF serait la preuve qu’une fois de plus les libéraux de Philippe Couillard souhaitent petit à petit ouvrir la porte au privé. Nous n’adhérons pas à cette vision et nous allons nous battre pour les en empêcher», a-t-il aussi précisé.

La riposte s’organise

M. Audy signale qu’il a déjà obtenu un rendez-vous avec la députée d’Arthabaska, Sylvie Roy, au cours de la journée de vendredi pour discuter de la situation et qu’il contactera dès la semaine prochaine tous les intervenants et organismes à se mobiliser. Les employés et la population seront également invités à une assemblée publique qui se tiendra vraisemblablement dans la semaine du 20 décembre.

Incidemment, la députée Sylvie Roy, le préfet de la MRC de L’Érable, Sylvain Labrecque, et le maire de la Ville de Plessisville, Mario Fortin, doivent rencontrer les dirigeants du Centre intégré universitaire de santé et de services (CIUSSS) de la Mauricie-Centre-du-Québec, jeudi.

Outre la perte des services de proximité, la menace de pertes d’emploi plane aussi sur les travailleurs du CLSC de L’Érable si la fermeture se concrétise.

Un résident de Plessisville, Gaétan Aubre, qui était présent sur les lieux devant le CLSC de L’Érable lors de la manifestation, a indiqué qu’une fermeture serait un non-sens. «Ce serait inconcevable de perdre de tels services qui sont dispensés, non seulement aux gens de Plessisville, mais aussi à ceux des environs, et de devoir se rendre à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska pour les obtenir. Il faut que ça reste ouvert, c’est un must pour notre population», a-t-il conclu.