Michaël Houle se lève, parle… et marche!
VICTORIAVILLE. Non seulement Michaël Houle s’est levé, a parlé de sa vie avec la dysphasie, mais il marchera aussi. Et pas qu’un peu. Toujours appuyé par sa mère, Claire Royer, et par le Centre Emmaüs, il se prépare à une marche de sensibilisation aux troubles Dys, devant le mener, d’église en église, de Nicolet à Plessisville entre les 4 et 10 juillet prochain. «Je m’attends à avoir les jambes maganées!», s’exclame le jeune Victoriavillois, évoquant les 153 kilomètres de son parcours.
Cette marche vise à sensibiliser la population à tous ces enfants et adultes vivant avec la dysphasie, la dyspraxie, la dyscalculie, la dysorthographie, la dyslexie, bref, avec une «différence», comme le précise la mère de Michaël.
«On inclut aussi les TDAH (troubles de déficit de l’attention et hyperactivité) ainsi que les «cousins autistes», précise-t-elle.
À chaque étape de son parcours, Michaël prendra la parole, sensibilisera aux objectifs de ce qu’on peut appeler sa croisade.
Excluant les «cousins autistes», s’appuyant sur des statistiques françaises fixant à 9,4% le pourcentage de la population affligée par les troubles Dys, Mme Royer estime qu’un peu plus de 777 000 Québécois seraient touchés.
Il n’existe pas de programme public pour soutenir ces gens… et aucun service pour les jeunes adultes, déplore-t-elle. Et les parents de ces enfants sont fatigués et découragés. «Le découragement, la non confiance, la fatigue et plus ont fait que ces gens de cœur ont baissé les bras. Nous, nous sommes là pour démontrer qu’il ne faut jamais abandonner et continuer à croire à l’impossible et nos rêves», dit la maman.
La marche et le concert bénéfice de musique classique offert à l’église Sainte-Victoire le 10 juillet pour marquer la fin de la marche de Michaël servent à amasser des fonds afin de lancer un projet-pilote.
Des ateliers pratico-pratiques
Le coordonnateur du Centre Emmaüs, Martin Yelle, a accepté la présidence d’honneur de ce double événement.
Il explique que l’on veut, dès l’automne, offrir à des jeunes adultes Dys la possibilité de participer à une série d’ateliers leur offrant des trucs pour mieux s’intégrer à la société.
«Ces ateliers porteraient sur des sujets pratico-pratiques pour mieux vivre le quotidien, comment faire son budget, gérer son stress, etc. Ce serait aussi une façon de soulager les parents. J’ai été touché par cette cause qui correspond à notre mission au Centre Emmaüs, celle de soutenir la jeunesse, de l’aider à vivre ses passions», note le président d’honneur.
Il ajoute que plusieurs organisations pourraient se greffer à ce programme, évoquant par exemple les collégiens du programme de techniques d’éducation spécialisées. «Ils pourraient y vivre un projet d’engagement citoyen.»
Évidemment, Michaël pourrait, par ses ateliers, offrir ses propres trucs, lui qui, l’automne dernier, a réalisé un rêve d’adolescence, celui d’acquérir une maison. Il l’habite en toute autonomie, sachant que ses parents sont au bout du fil pour le cas où.
Une chaîne provinciale
En moins de deux ans, Michaël et sa mère ont fait beaucoup de chemin pour faire connaître la dysphasie en particulier et les troubles neurologiques en général. À l’été 2013, on avait raconté l’histoire et la double mission que la mère et le fils s’étaient donnée. Faire connaître et reconnaître les troubles Dys et dénoncer la cybercriminalité, dont Michaël avait été victime.
Depuis, un livre a été publié «Lève-toi et parle!», le titre devenant le slogan d’un groupe et d’un site Internet. Michaël est invité devant divers auditoires à prononcer des conférences, à donner des entrevues (à Denis Lévesque, entre autres), à présenter des capsules Web (Michaël et sa dysphasie) qui ont attiré l’attention d’universitaires. Même que Mme Royer a créé un programme public de soutien qu’elle a soumis aux autorités du monde de la santé et des services sociaux.
Les actions du jeune homme et celles inlassables de sa mère inspirent d’autres personnes vivant avec un trouble Dys les incitant à leur emboîter le pas.
Ainsi, Mylène Lévesque, une jeune femme de 25 ans, dysphasique, dysorthographique, maman d’un poupon de trois mois, propage le message de Michaël dans sa région de la Montérégie. Voilà, selon Mme Royer, le début d’une chaîne provinciale de conférenciers.
C’est d’ailleurs par la mère de Mylène qu’on pourra offrir, en première canadienne à Victoriaville le concert bénéfice du duo italien Miro que forment le pianiste Alessandro Bares et la violoniste Claudia Monti. On peut déjà se procurer un billet pour ce concert chez Diffusion Momentum ou auprès du Groupe Lève-toi et parle! (819 357-2334).
Une vente de garage le 28 avril
Touché par les actions de Michaël, le groupe d’élèves de l’enseignante Ariane Martin, du Centre d’éducation des adultes Monseigneur-Côté, organise aussi une vente de garage et une cantine le 28 avril au sous-sol de l’école aux heures de pause et pendant le dîner (9 h 15, 10 h 30, 11 h 40, 12 h 40 et 14 h 50).