Médecins : mieux payés, mais moins de soins

Une étude réalisée par deux équipes de recherche conclut que depuis une douzaine d’années au Québec, l’augmentation du nombre de médecins et de leur rémunération a été accompagnée d’une baisse de la production de soins.

L’étude publiée par différents médias d’information, mercredi, conclut que la rémunération des médecins spécialistes a augmenté de 116 pour cent de 2006 à 2015 et que celle des médecins omnipraticiens a progressé entretemps de 78 pour cent. Le nombre de médecins a bondi de 17 pour cent.

Les sommes consacrées aux salaires sont passées, en dollars courants, de 3,3 à environ 6,6 milliards $, une augmentation annuelle de 8,1 pour cent.

Les directeurs de l’étude, Damien Contandriopoulos et Astrid Brousselle, ont néanmoins relevé que pendant la même période, le nombre annuel de jours travaillés des omnipraticiens a diminué de 4,5 pour cent et de 3,1 pour cent pour les spécialistes.

Le nombre moyen de visites par médecin omnipraticien a décliné de 17 pour cent; chez les spécialistes, le recul a été de 12 pour cent.

Les auteurs ont noté que le Québec a mis en place un mode de rémunération des médecins à l’acte qui produit des dysfonctionnements. Ils proposent que les tarifs des actes médicaux soient revus et qu’ils dépendent du temps ou de l’effort demandé, ou de recourir à des modèles qui reposent sur la durée du temps de travail.

L’étude a été commandée par le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) dont le poste a été aboli en 2016 par le ministre Gaétan Barrette.