Marie-Michèle Lavigne retenue parmi les entrepreneures qui changent le monde

À la tête de sa jeune entreprise R-usé, Marie-Michèle Lavigne de Victoriaville est la seule représentante du Centre-du-Québec à faire partie de la campagne des «100 entrepreneures qui changent le monde», lancée par Femmessor.

Dédiée au développement de l’entrepreneuriat féminin, Femmessor, par sa campagne ayant pour thème «La force de l’impact», souhaite faire rayonner 100 femmes entrepreneures issues de tous les horizons et provenant des 17 régions du Québec.

Ces entrepreneures obtiendront une visibilité sur différents médias au cours de cette campagne qui s’échelonne jusqu’au mois de mars.

Avec R-usé, Marie-Michèle Lavigne a pour mission le rayonnement de l’économie circulaire. «Beaucoup par les meubles, autant ceux de mes clients que les meubles que nous trouvons. On essaie de les sauver des rebuts. On les transforme pour leur donner une deuxième vie. Parfois, c’est de les remettre au goût du jour», indique l’entrepreneure qui travaille aussi avec des articles décoratifs et avec le bois.

Un peu naïvement, dit-elle, Marie-Michèle Lavigne a répondu à l’appel de candidature de Femmessor. «Je m’y suis inscrite. Il fallait répondre à, au moins, un des 17 objectifs de développement durable de l’ONU», explique-t-elle.

Son entreprise cadrait totalement avec le 12e objectif : établir des modes de consommation et de production durables. «Je récupère des meubles, des articles de toutes sortes. On essaie de sensibiliser les gens à une économie de seconde main, à sauver le plus de meubles et de matériaux possibles. Je parle beaucoup d’économie circulaire, je tente de donner une seconde vie aux ressources, de les utiliser à leur plein potentiel», exprime-t-elle.

Son entreprise rejoint un autre des objectifs de l’ONU : donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges.

«Pour ma part, j’axe sur l’aspect bien-être. Avec mon entreprise, j’essaie d’amener la créativité. Le bien-être à travers la créativité à partir des boîtes créatives que j’ai conçues et lancées cette année, des ensembles Do it yourself, pour que les gens puissent créer à la maison. Ce sentiment de se changer les idées, de créer, ça aide. Il est démontré que la créativité procure de nombreux bienfaits sur la santé mentale et physique», fait valoir Marie-Michèle.

Elle a su en novembre que sa candidature avait été retenue. «Une belle surprise, c’est vraiment une fierté, commente-t-elle. On nous a dit de ne pas avoir le syndrome de l’imposteur, que plus de 400 personnes s’étaient inscrites et que les candidatures avaient été analysées par un comité d’experts, dont Danièle Henkel. J’en ressens une grande fierté. Je me sens privilégiée.»

Pour elle, qui a créé par passion son entreprise, cette nomination constitue une belle reconnaissance, un encouragement, «une tape dans le dos», note-t-elle.

Motivée en quelque sorte par la volonté de «changer le monde, une création à la fois», Marie-Michèle Lavigne a connu des débuts en 2017 dans le sous-sol de la maison avec sa mère et sa sœur. «Initialement, ça s’appelait Pattes & Poufs. Je faisais quelques petites expositions», rappelle-t-elle.

L’entrepreneure s’y consacre plus officiellement depuis septembre 2019 alors qu’elle a pignon sur rue avec sa boutique sur la rue de l’Artisan, à l’intersection du boulevard Labbé Nord.

Aujourd’hui, Marie-Michèle mène seule son navire. «Ma sœur a démarré un autre projet. Ma mère vient donner des heures bénévoles par passion. C’est un peu elle qui me l’a transmise, confie-t-elle. Je porte donc tous les chapeaux, de la comptabilité aux communications en passant par la création et le service à la clientèle.»

La pandémie

Marie-Michèle Lavigne s’estime chanceuse. La pandémie ne lui a causé aucun impact. «J’étais déjà bien établie en ligne. J’avais déjà cette présence, ma boutique roulait. Malgré le premier confinement plus strict, tout a continué de rouler», souligne-t-elle.

Oui, les ateliers qu’elle dispensait ont dû cesser. «Les gens venaient avec leurs meubles pour apprendre les techniques afin de devenir plus autonomes et pouvoir les transformer à la maison», mentionne la jeune femme.

Qu’à cela ne tienne, elle a transposé ses ateliers en mode virtuel.

«Honnêtement, la pandémie n’a pas du tout affecté mon entreprise, fait-elle remarquer. Avec les gens à la maison qui voyaient leur décor, qui pensaient construction, rénovation, j’ai eu beaucoup de commandes. Ils m’apportaient leurs meubles.»

Le travail ne manquera pas dans les mois à venir pour R-usé, les demandes et contrats se font nombreux.

Parmi ses projets, la jeune entrepreneure compter développer et faire connaître davantage ses ensembles «Do it yourself». «Je veux aussi prendre une plus grande tendance sur le Web et proposer un peu plus de formations en ligne», mentionne-t-elle.

Se retrouver ainsi parmi 100 entrepreneures de partout au Québec lui confirme qu’elle a fait le bon choix. «Souvent on pense qu’on fait des petites choses, mais au final, ça me confirme que je suis à la bonne place, que ma mission répond à un besoin bien présent», conclut-elle.