Marché du travail : entre résilience et inquiétudes

«Bien qu’en septembre 2020, le marché du travail au Québec affichait des performances très enviables face aux autres provinces canadiennes, notamment en matière de récupération des emplois perdus au cours de la crise, certains groupes populationnels et certains secteurs d’activité demeurent encore très affectés par la situation, déclare Mia Homsy, présidente-directrice générale de l’Institut du Québec (IDQ). Cette situation qui prévalait au Québec, tout juste avant l’arrivée de la deuxième vague, a donc à la fois de quoi nous réjouir et nous préoccuper. D’où l’importance de suivre son évolution de près au cours des mois à venir.»

Ainsi, depuis la reprise du marché de l’emploi en mai dernier, le nombre de chômeurs est en constante diminution au Québec. Importante dès les premières semaines qui ont suivi la réduction des mesures sanitaires, le relance de l’emploi a toutefois quelque peu ralenti depuis. De manière générale, la performance québécoise se compare avantageusement à celle du Canada dans son ensemble.

Par ailleurs, certains groupes déjà désavantagés avant la pandémie demeurent les plus fortement touchés par la crise. C’est le cas des immigrants et des personnes moins scolarisées dont le taux d’emploi a chuté depuis l’an dernier. Tout porte donc à croire que ces groupes pourraient être les premiers affectés par de nouvelles restrictions.

Après sept mois de crise, voici les faits saillants en matière d’emploi au Québec en septembre 2020 :

86,2% des emplois perdus ont été repris depuis le creux d’avril 2020. Il s’agit du deuxième plus haut taux de reprise à l’échelle canadienne après le Manitoba;

À 7,4%, le taux de chômage est en diminution constante. Chez les 25-54 ans, il s’élève désormais à 6,4% (comparativement à 3,8% avant la pandémie);

À 83,8%, le taux d’emploi des 25-54 ans se rapproche de son niveau de février dernier. Le taux d’activité de ce groupe a, quant à lui, dépassé le niveau d’avant la pandémie;

Malgré cette reprise, 234 000 personnes à l’emploi n’ont pas déclaré d’heures travaillées en septembre 2020, comparativement à 140 000 personnes en février 2020, ce qui laisse supposer qu’une partie importante de la main-d’œuvre du Québec pourrait travailler davantage.

L’hébergement, la restauration, la culture et les loisirs demeurent les secteurs les plus affectés par les mesures sanitaires.

Au moment où le Québec affronte la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, cette analyse se veut une lecture de la situation qui prévalait tout juste avant, ce qui permettra à l’IDQ d’évaluer l’impact des nouvelles mesures récemment mises en place sur les performances futures du marché de l’emploi au Québec.

Pour consulter l’analyse : Marché du travail au Québec : des signes de résilience et des effets inégaux

À propos de l’Institut du Québec

L’Institut du Québec est un organisme sans but lucratif qui publie des recherches et des études sur les enjeux socioéconomiques contemporains du Québec. Il vise à fournir aux autorités publiques, au secteur privé et à la société civile les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, et ainsi contribuer à bâtir une société plus dynamique et prospère.