Manque de personnel : la CSN demande au gouvernement de passer de la parole aux actes
Après avoir entendu le premier ministre en conférence de presse hier reconnaître l’ampleur du défi pour attirer des jeunes, mais aussi des moins jeunes à devenir préposés aux bénéficiaires (PAB), la CSN tient à réitérer sa volonté de discuter avec le gouvernement, et ce, dans les plus brefs délais, des pénuries de personnel dans les services publics et des enjeux plus spécifiques concernant les PAB.
«Nous l’avons dit sur toutes les tribunes depuis plusieurs années, il y a urgence d’agir pour reconnaître pleinement le travail des préposés aux bénéficiaires et des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et la juste valeur de ces emplois en vertu de la Loi sur l’équité salariale. Il faut éliminer la discrimination salariale et valoriser ces métiers, tant par une augmentation significative des salaires que par une amélioration des conditions de travail, si on veut réussir à attirer et à retenir les PAB et les ASSS dans le réseau public», affirme Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
La CSN rappelle qu’en juin 2019, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) organisait un important forum national d’échanges et de réflexions portant sur la profession des PAB. En marge de ce forum, la FSSS-CSN déplorait déjà l’augmentation catastrophique de la détresse psychologique chez les préposé-es aux bénéficiaires.
Alors que la CSN a déposé, le 30 octobre dernier, des demandes claires pour permettre de répondre spécifiquement aux enjeux d’attraction et de rétention des PAB, elle déplore le fait que le gouvernement n’ait rien mis sur la table avant l’arrivée de la crise. «Le premier ministre a beau répéter que les pénuries de PAB sont sa priorité, entre le 30 octobre 2019 et le début de l’urgence sanitaire, il n’a déposé aucune proposition concrète aux tables de négociation pour répondre à la situation intenable vécue par l’ensemble des PAB et des ASSS», ajoute M. Begley.
Après des années de compressions budgétaires et d’austérité, la CSN tient à souligner que c’est l’ensemble du secteur public qui connaît des problèmes d’attraction et de rétention. «Non monsieur Legault, ce ne sont pas les syndicats qui causent les pénuries de main-d’œuvre dans les services à la population; ce sont les mauvaises conditions de travail et les salaires insuffisants. Ce que nous vivons là, ce manque de personnel, ce n’est pas une surprise pour personne. Ça fait des années que nous alertons le gouvernement sur cet enjeu bien précis et sur les conséquences graves de ne pas mettre en place des solutions durables. Les PAB et les ASSS en sont un exemple criant et, malheureusement, ils ne sont que la pointe de l’iceberg», explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.
La CSN espère que la crise actuelle incitera le gouvernement à écouter davantage les principaux acteurs des réseaux. «La pandémie nous confirme que des changements importants doivent se faire pour assurer l’accessibilité et la qualité de nos services publics. Travaillons à faire tout le nécessaire pour passer à travers la crise», conclut Caroline Senneville.
À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.