Malgré une autre hausse du taux directeur, l’immobilier se porte bien dans la région

Le 12 juillet, la Banque du Canada a annoncé une nouvelle hausse de son taux directeur, le portant à 5%. Il s’agit de la dixième hausse depuis le début de l’année 2022, mais dans la région, cela ne semble pas trop affecter le marché immobilier.

C’est ce qu’a indiqué Jean-François Rivard, courtier chez Remax Élite à Victoriaville. En effet, en entretien téléphonique, il a expliqué que de son côté, il enregistrait son meilleur début d’année, avec des ventes records. « Mais ce n’est pas comme pendant la pandémie », a-t-il expliqué. Ainsi, même si le taux d’intérêt commence à inciter certaines personnes à repousser l’acquisition d’une propriété ou encore de revoir à la baisse le montant investi dans celle-ci, il n’en demeure pas moins, aux dires de M. Rivard, qu’il y a encore plusieurs bons acheteurs. « Au Centre-du-Québec et en Estrie, on ne connaît pas de baisse », ajoute-t-il. Toutefois, le marché tend à se stabiliser, fait-il remarquer. 

De plus, même si le nombre de propriétés disponibles connaît une certaine contraction puisqu’il y a actuellement moins de 200 propositions de tous genres à Victoriaville (résidentiel, commercial ou industriel) et que cela représente une diminution par rapport aux 350 offres des années standards, il n’en demeure pas moins que les ventes sont stables.

« J’ai environ trois séparations par semaine », fait savoir Jean-François Rivard. Ces couples, qui n’en sont plus, souhaitent souvent vendre la propriété commune pour en racheter deux autres, plus abordables avec un seul budget. M. Rivard explique qu’au cours des dernières années, les valeurs ont tellement augmenté que pour ceux qui se séparent, la vente devient souvent la seule option. Plusieurs transactions sont également le résultat de nouveaux arrivants dans la région. « Il y a aussi toujours des transferts dans les entreprises et un flot continu de travailleurs qui viennent s’installer ou quittent la région », précise-t-il.

Il faut également mentionner le secteur des propriétés résidentielles évaluées entre 200 000 et 300 000 $ qui demeure toujours mouvementé puisqu’il connaît davantage de demandes. « Comme le bungalow de trois chambres à coucher avec un garage », exemplifie-t-il. Ce dernier se vendra très rapidement ou bénéficiera de plusieurs offres parmi lesquelles le vendeur aura le choix.

Quant aux délais de vente, pour l’ensemble du marché, on revient avec des transactions qui se réalisent en cinq, six ou sept mois, ce qui n’était pas le cas au cours de la pandémie, mais qui se rapproche davantage de la normale qui tourne autour d’une douzaine de mois. « C’est plus intéressant pour un acheteur maintenant qui peut prendre plus de temps et visiter trois ou quatre maisons avant de faire son choix », ajoute le courtier immobilier.

Un marché encore abordable

Même si les prix, comme partout ailleurs, ont connu une hausse importante depuis la pandémie, M. Rivard indique que le Centre-du-Québec demeure une région abordable sur le plan de l’immobilier. Pour ce qui est de la hausse du taux directeur, puisque plusieurs emprunteurs hypothécaires optent pour un taux fermé, M. Rivard estime qu’il pourrait voir les impacts dans quelques années seulement, lorsque l’hypothèque sera à renouveler. C’est alors qu’on verra peut-être davantage de gens, qui n’ont pas prévu à leur budget les hausses du taux d’intérêt et qui devront vendre leur propriété. 

En ce sens, M. Rivard ajoute que les banques ne souhaitent jamais reprendre des maisons (ce qui demande beaucoup de démarches). Plusieurs propriétaires se feront ainsi offrir d’étirer la période de remboursement, avec les intérêts qui s’y rattachent, bien entendu.

Il souligne également qu’un taux d’intérêt à 2%, auquel nous avons été habitués pendant plusieurs années, est excessivement bas. « À 4%, il s’agit d’un taux normal », rappelle-t-il. Somme toute, le marché immobilier se tire bien d’affaire dans la région. Les propriétés ont une bonne valeur et les délais de vente se stabilisent.